Métro Belgique n°4565 23 jan 2023
Métro Belgique n°4565 23 jan 2023
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°4565 de 23 jan 2023

  • Périodicité : quotidien

  • Editeur : n.v. Mass Transit Media

  • Format : (235 x 315) mm

  • Nombre de pages : 20

  • Taille du fichier PDF : 2,6 Mo

  • Dans ce numéro : faut-il interdire le sucre au moins de 18 ans ?

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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10 LOOK UP ! LUNDI 23/1/2023 metrotime.be Arrêter pour préserver la planète, le nouveau kif ? Ils ont arrêté la viande, la clope ou l’avion par conviction écologique. Et, croyez-le ou non, tous se disent plus heureux qu’avant ! Le plaisir ne serait-il finalement pas la clé de l’engagement et de la sobriété ? « J’ai fumé pendant plus de 30 ans. C’était un vrai plaisir, je n’avais aucune envie d’arrêter ! Mais depuis 5-6 ans, mon engagement écologique est devenu plus fort et j’ai vraiment commencé à réinterroger mon mode de vie. Je savais que l’industrie de la cigarette polluait, mais cela ne me convainquait toujours pas d’arrêter. Mais un jour, je suis tombée sur un reportage qui montrait l’impact écologique très négatif de la cigarette, dès sa fabrication. Je pense que c’est ce qui a produit le déclic. Il y a deux ans, je suis allée voir un hypnotiseur. Après une seule séance, je n’ai plus jamais fumé ! », raconte Claire, 51 ans. Renoncer à un plaisir de la vie ou à une habitude, même quand on la sait mauvaise, n’est jamais chose facile. D’autant que « depuis les Trente Glorieuses, nos sociétés occidentales ont adhéré à une sorte de spiritualité, qui consiste à penser que l’on’doit’se réaliser par le biais d’un statut social et des possessions matérielles qui vont avec », rappelle Dominique Bourg, philosophe franco-suisse, qui a écrit de nombreux essais sur l’engagement écologique. « Dans nos sociétés occidentales, cette spiritualité se traduit par un mode consumériste. S’accomplir en tant qu’être humain, c’est avoir un’bon travail’et le’bel objet’qui va avec  : la voiture à l’époque des Trente Glorieuses, le smartphone aujourd’hui. Arrêter ou renoncer à des habitudes de consommation ou à un mode de vie revient donc à se détacher de ce mécanisme qui nous incite à une surconsommation permanente », poursuit le philosophe. Si arrêter reste difficile, pour certains, c’est au contraire devenu un plaisir revendiqué. C’est notamment le cas de Jérôme, 50 ans. « En 2021, nous avons pris le train depuis Marseille avec ma femme et nos deux enfants pour aller en Grèce », raconte-t-il, gonflé d’enthousiasme à la simple évocation de ce souvenir. « À cette époque, ma femme et moi, nous nous posions beaucoup de question sur notre empreinte carbone et notamment sur nos trajets en avion. On s’est rendu compte qu’on n’avait plus envie de ces’city break’de deux jours dans des capitales européennes. On a alors commencé à réfléchir à comment nous pouvions faire différemment. C’était au moment des vacances de Noël et nous avions du temps. On a donc décidé de partir en train, jusqu’à la ville de Bari en Italie, puis on a fini notre périple en bateau. Cela nous a demandé un peu de travail pour chercher les différentes options, mais on a constaté que cela était possible ! » Ph. Unsplash Marine, 31 ans, a elle aussi entamé une transition au niveau de sa mobilité. « Avant, je préférais largement l’avion au train. Aujourd’hui, c’est l’inverse  : au-delà du souci écologique, j’associe l’avion à une perte de temps  : il faut aller jusqu’aux aéroports, puis passer de longues heures sur place… Je privilégie donc le train dès que c’est possible », explique-telle. UN PLAISIR MOTIVÉ PAR UNE QUÊTE DU SENS Sans chercher à se justifier ou vouloir « convertir » leur entourage, ces personnes ont trouvé un sens à leurs actions et adopté un mode de vie plus en phase avec leurs considérations écologiques. Une sorte d’accomplissement de soi et de ses valeurs. « Le fondement de l’engagement repose sur une quête de sens, et le plaisir et la reconnaissance peuvent être de puissants vecteurs de sens », confirme Dominique Bourg. Loin du cliché des « écoterroristes » ou des « ayatollahs », elles n’en oublient certainement pas de vivre, sans que cela remette en cause la sincérité de leur engagement. « Je prends beaucoup de plaisir à être végane », raconte Sophie, 56 ans, qui a entamé cette transition alimentaire quelques années plus tôt. « Au début, avec mes amis, je me forçais. Ensuite, j’ai commencé à les prévenir à l’avance quand j’étais invitée à dîner  : leur réaction était plutôt positive, ils me faisaient une assiette de légumes plus copieuse. Certains ont même eu à cœur de me préparer des plats entièrement végans, ce qui nous a permis d’échanger et de discuter à ce sujet ! ». Pour ces personnes engagées dans la transition écologique, arrêter n’est donc pas synonyme de privation, mais plutôt une façon de changer de regard sur le monde et de sortir de sa zone de confort en explorant d’autres manières de vivre tout aussi satisfaisantes (si ce n’est plus) que les anciennes ! « Les gens autour de moi font les yeux ronds quand je leur dis que je fais régulièrement le trajet Bordeaux-Marseille en train, qui prend six heures de voyage ! Mais c’est pour moi un réel plaisir  : je perçois ce moment comme une bulle, une sorte de détox technologique pendant laquelle je m’accorde du temps pour moi », confie Jérôme. Même verdict du côté de Marine  : « J’associe mes trajets en train à du repos, l’occasion de faire des activités que je trouve rarement le temps de faire habituellement. Par exemple, lire plusieurs livres d’affilée ! C’est ce que j’essaye de faire comprendre à mes proches, quand ils se moquent gentiment de moi ou qu’ils poussent de cris de surprise, effarés par la longueur des trajets que je fais », ajoute-t-elle d’un ton amusé. « J’AI LA SENSATION D’AVOIR RÉUSSI » Le plaisir, au-delà de sa dimension pure d’épicurisme, peut aussi puiser sa raison d’être dans d’autres sources. À commencer par la satisfaction de se tenir à ses engagements. « Je sais que je ne reviendrai jamais en arrière concernant mon alimentation  : je suis convaincue des raisons pour lesquelles je le fais, j’y trouve largement mon compte », confirme Sophie. Mais c’est une aussi question d’ego (bien placé) et de satisfaction de soimême ! « Arrêter de fumer n’a pas été facile. Je mentirais si je disais que cela ne me manque jamais. D’ailleurs, mes proches ont été assez surpris de la raison pour laquelle j’ai décidé d’arrêter  : j’étais une vraie fumeuse, je clopais à la maison, au bureau, dans la voiture… ils avaient donc du mal à me croire au départ ! Je suis en revanche contente de caler mon mode de vie en accord avec mes valeurs  : je pense que j’en retire une certaine fierté. J’ai la sensation d’avoir réussi », estime Claire. Pour ces personnes qui arrêtent, la fierté ressentie peut aussi s’en trouver galvanisée par le partage public de leurs « progrès » sur les réseaux sociaux et l’encouragement mutuel avec d’autres internautes qui poursuivent le même objectif. On l’a notamment vu avec des challenges surfant sur la vague des bonnes résolutions, à l’instar du « Dry January » (pas d’alcool pendant le mois de janvier). Ou encore du « Veganuary », un défi lancé en 2014 en Angleterre, qui incite à adopter un régime végétalien tout au long du premier mois de l’année. L’idée étant bien sûr d’être séduit par ce mode de vie et de l’intégrer durablement dans son quotidien ! En janvier 2021, 582.530 personnes dans le monde ont participé au Veganuary. Un succès certain accompagné par des dizaines de milliers de posts sur les réseaux sociaux avec les hashtags qui vont bien ! « Les personnes qui se lancent dans des démarches écologiques renvoient à un changement de paradigme, une volonté de vivre autrement, avec une disposition spirituelle très différente. Elles sont très importantes car elles sont témoins d’une autre vie possible et sans doute d’une forme d’avant-garde », considère Dominique Bourg. « D’autant que ce mouvement écologique de sobriété va probablement s’amplifier et se présenter comme une réponse à un mouvement général de dégradation de l’environnement, qui risque malheureusement de prendre de l’ampleur au cours de la prochaine décennie », conclut le philosophe. ◀
metrotime.be LUNDI 23/1/2023 LOOK UP ! 11 Voici le plein d’astuces pour cuisiner sans rien jeter Et si on partait à la chasse au gaspi ? C’est non seulement écologique, mais en plus c’est bon pour le portefeuille. Suivez le guide ! Pour beaucoup de personnes, cela reste un déchirement de jeter de la nourriture. Malgré tout, chaque Belge jette chaque année en moyenne 37 kg d’aliments. Les fruits et les légumes arrivent en tête des aliments les plus gaspillés en Belgique. Ils sont suivis par le pain et par les produits laitiers comme les yaourts. Mais la révolution est en marche et de plus en plus de citoyens sont bien décidés à lutter contre le gaspillage. Pour les aider dans cette tâche, le livre « Cuisiner sans rien jeter » vient de sortir aux éditions Racine. Réalisé par les équipes belges de Too Good To Go, cet ouvrage de 160 pages présente 60 recettes anti gaspi, mais aussi un tas de trucs et astuces qui vous permettront de mieux conserver les aliments, ainsi que des petits tests faciles à effectuer pour vérifier la fraîcheur. 3 MILLIONS DE BELGES JETTENT DU PAIN CHAQUE SEMAINE Philadelphia lance la campagne « Breadwinners » pour lutter contre le gaspillage du pain Non, vous n’êtes très certainement pas la seule personne à jeter du vieux pain de temps en temps. Une étude 1 montre qu’en Belgique, le pain est l’un des aliments les plus gaspillés. Cela semble anodin mais correspond à pas moins de 9 millions de tranches ou à un gaspillage équivalant à un million d’euros par semaine. Un chiffre énorme qui se doit d’être abordé, estime Philadelphia. Philadelphia, connue pour ses spécialités fromagères à tartiner, lance la campagne de sensibilisation « Breadwinners », destinée à informer les Belges des grandes quantités de pain qui sont gaspillées. En effet, une récente enquête sur le gaspillage alimentaire menée auprès des Belges montre que le pain est une fois de plus l’aliment le plus gaspillé. Le gaspillage de pain en quelques chiffres frappants 1 ∙ Plus de 80% des Belges ont toujours du pain chez eux ∙ Près de 70% des Belges ont parfois ou très souvent chez eux du pain qui est sur le point de se périmer. ∙ C’est en Flandre que l’on jette le plus souvent du pain (54%), ce chiffre étant un peu plus bas en Wallonie (45,4%) *. ∙ 49,2% des Flamands et 61% des Wallons ne consomment pas de produits dont la date de péremption est dépassée. ∙ C’est ainsi que +/- 9 millions de Ph. To Good To Go PRÉPARER LES BONNES QUANTITÉS Laurine Poortmans a participé à l’écriture et à la rédaction de ce livre. Elle a notamment compilé un tas d’astuces que tout le monde peut appliquer pour gaspiller moins. « Notre objectif était d’inspirer tout un chacun à lutter contre le gaspillage alimentaire à sa propre échelle, sur base de recettes mais aussi sur base d’énormément de trucs et astuces pour apprendre à mieux conserver ses aliments et à mieux faire ses courses ». Cela commence dès la préparation du repas. Combien de fois par exemple vous n’avez pas jeté du riz ou des pâtes parce que vous en aviez préparé de trop ? Pour vous aider, le livre reprend un tableau avec les quantités de pommes de terre, de riz, de pâtes et de légumes qu’il faut préparer pour un « grand mangeur », « un petit mangeur », ainsi que pour les enfants. « Cuisiner sans rien jeter » vous apprendra aussi à acheter malin, à ranger de manière optimale vos placards et votre frigo, et à congeler tranches finissent à la poubelle chaque semaine 2. UTILISER LES RESTES DE PAIN ? C’EST DU GAGNANT-GAGNANT ! Malgré ces chiffres, un changement de comportement positif et une plus grande attention autour des déchets ont été constatés. Philadelphia veut également apporter sa contribution. En tant que spécialité à tartiner populaire, Philadelphia ne souhaite pas uniquement aborder le problème mais aussi proposer des solutions. La société mère, Mondelēz International, fait don de produits classiques à la Fédération Belge des Banques Alimentaires et Philadelphia œuvre également depuis des années contre le gaspillage alimentaire avec notamment des inspirations et des conseils pour cuisiner avec les restes. « Avec la campagne « Breadwinners », nous voulons contribuer à la réduction du gaspillage de pain et à la lutte contre celui-ci en proposant de délicieuses recettes de croques », explique Tineke de Wispelaere, Senior Brand Manager chez Philadelphia Benelux. Une façon simple et rapide de transformer du (vieux) pain en un plat savoureux. Ainsi, moins de tranches (et d’euros) finissent à la poubelle. C’est du gagnant-gagnant ! ». ◀ Source  : 1 Day One, Foodwaste in, août 2022, n=1000 ; 2 Voedselverlies.be ; * Dans la catégorie « Pain, céréales, pommes de terre, riz, pâtes et légumes secs ». les aliments comme un chef. LA CONSERVATION DES FRUITS ET LÉGUMES Il y a également de nombreuses astuces qui permettent de conserver intelligemment les fruits et les légumes. Saviez-vous par exemple que certains fruits ne faisaient pas bon ménage dans la corbeille ? « C’est une erreur qu’on fait souvent  : tout mettre dans la même corbeille. Les bananes par exemple vont faire mûrir les fruits autour d’elles beaucoup plus rapidement. On conseille donc toujours de mettre les pommes et les bananes à l’écart car elles dégagent de l’éthylène, une hormone qui fait mûrir les fruits et légumes aux alentours. Une autre erreur que l’on fait souvent est de mettre les pommes de terre et les oignons ensemble », souligne Laurine. Et pour utiliser au mieux vos restes, le livre vous propose 60 recettes, classées en fonction des quatre saisons, et qui peuvent être personnalisées à souhait. « Tout le monde est invité à faire preuve de créativité. De nombreux ingrédients dans chaque recette sont vraiment interchangeables. Peu importe les légumes que vous utilisez, les recettes seront bonnes ! », conclut Laurine Poortmans de Too Good To Go Belgium. (tw) EN COLLABORATION AVEC PHILADELPHIA Conseils anti-gaspillage pour le pain  : ∙ Utilisez du (vieux) pain pour faire des croques. Philadelphie vous aide à trouver des idées de recettes via nl.philadelphia.be/broodwinners ∙ Ne jetez pas les quignons de pain ! Ajoutez-en un morceau à la cassonade pour qu’elle conserve sa texture et faites de même dans le pot à biscuits. ∙ Congelez les tranches de pain en petites quantités. Conservez-les dans des sachets en plastique réutilisables et hermétiques. ∙ Le pain frais peut être conservé pendant 2 à 3 jours en l’enveloppant d’abord dans une serviette, puis en le plaçant dans un sac à pain en papier. ∙ Conservez les légumes frais en plaçant une tranche de pain dans le tiroir à légumes du réfrigérateur. Cela permet d’absorber l’humidité et de garder les légumes frais plus longtemps. Remplacez la tranche tous les 2 jours. ◀



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