C Y ~ a`r f LA REINE DE L'ADRIATIQUE Y ~ i . ~. • 'est tout un cortege de splendeurs féerige , mais aussi une série de sombres drames qu'évoque le passé prestigieux de Venise. Le Conseil des Dix, les Plombs, le Pont des Soupirs, autant de noms mêlés à des souvenirs de tragédies presque orientales. Mais que de richesses acquises au cours d'aventureuses expéditions, dépensées en luxueuses prodigalités! Quel art d'orner la vie et de la changer en une fêteperpétuelle! Le visiteur d'aujourd'hui, dans la gondole silencieuse qui glisse entre deux rangées de palais menaçant ruine, croit voir au-dessus de la cité endormie planer toutes ces images dans une atmosphère incomparable de rêverie poétique et de mélancolie. UAND Véronèse pei- gnit le Triomphe de Venise, il re- présenta la ville personnifiée sbus les traits d'une femme éclatante de beauté, la carnation fraîche et rose comme il convient aux filles des climats humides. Autour d'elle, un cercle de jeunes femmes se penchent avec un sourire voluptueux et fier. Venise semble une reine qui ne prend dans son rang que le droit d'être heureuse et qui veut rendre heureux ceux qui la regardent... O O O Une reine, c'est bien le ,111 . - o nom qui convient à la merveilleuse cité, pour la splendeur de sa fortune, son prestige et l'éclat des hommages qu'elle a reçus. UNE VILLE Cette cité de rêves et QUI SORT d'enchantements ne fut DES FLOTS. d'abord que le refuge invraisemblable d'énergiques fuyards. Le vieil empire romain s'écroulait. Devant les Barbares, c'était une fuite, une débandade universelle : des vieillards, des femmes, des Dès le mo,yen âge, le luxe fut roi à Venise; le moindre événement était prétexte à un déploiement de richesses inouïes. On verra, d'après cette fidèle évocation du peintre Jacques Wagreî, quelle était au X Ve siècle la passion des Vénitiens pour les élégances raffinées et somptueuses. (Cliché Braün, Clément et Cie.)