CÉLIAN RAMIS société LUTTER CONTRE LE VALIDISME « Nous sommes vivant-e-s, ne nous cachez plus, handicapé-e-s ou non, avançons ensemble. Aidez-nous à vivre comme vous. Avançons ensemble. », scandaient les manifestant-e-s ayant répondu à l’appel de SOS Handicap, le 8 février dernier à Rennes. La société discrimine et rejette les personnes en raison de leur-s handicap-s et celles-ci ont décidé de montrer que non seulement, elles étaient présentes dans l’espace public mais aussi qu’elles refusaient le silence imposé par le validisme. Ainsi, la Marche pour l’inclusion a pris sa source sur l’esplanade Charles de Gaulle pour se terminer sur le mail François Mitterand. Plusieurs dizaines de personnes, porteuses de handicap-s physique-s et/ou moteur-s, ont défilé. « Ça concerne tout le monde », rappelle une militante en distribuant des tracts aux passant-e-s. Familles, individus en fauteuil roulant, étudiant-e-s… tou-te-s sont là pour lutter contre l’exclusion des personnes handicapées. Tou-te-s sont là pour lutter contre la précarité dans laquelle la société les a enfermées. À l’arrivée, le micro est tendu à celles et ceux qui souhaitent prendre la parole. « Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on est différent-e-s. On nous met à part, on nous met de côté, on est exclu-e-s et on pense qu’on sert à rien. C’est faux ! On veut être comme les autres. Que cette exclusion cesse ! Marchez en notre compagnie et aidez-nous à exprimer notre voix ! », Mars-Avril 2020/yeggmag.fr/08 revendique la première femme à rompre le silence. Les témoignages se multiplient. L’émotion est vive. Parce que les personnes handicapées sont depuis longtemps invisibilisées. Ici, une autre manifestante explique sa colère : « Dans cette société moderne, on ne comprend pas les différences. Je souhaite qu’on vive dans un monde où on se respecte et où on comprenne les autres. » Une étudiante n’hésite pas à faire part des difficultés rencontrées à l’université : « Le Relais Handicap à Rennes 2 ne fait rien pour nous. Je suis épileptique à vie, ils me mettent à l’écart, ils ne préviennent pas mes profs et je suis obligée de le faire moi-même. Ils sont là juste pour décorer. Je veux que ça change ! » Rapidement, les timidités s’estompent et les voix s’élèvent : « Le mouvement d’aujourd’hui sera le premier d’un mouvement beaucoup plus large. Porteurs d’handicap-s visible-s ou non, on ne nous entend pas aujourd’hui dans la société. » Un rassemblement pour exprimer leurs difficultés concernant les services d’aide à la personne devrait être organisé, début juin. Il est possible, au vu de la situation actuelle, qu’il soit reporté. I MARINE COMOBE |