Yegg n°87 janvier 2020
Yegg n°87 janvier 2020
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°87 de janvier 2020

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Yegg Magazine

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 48

  • Taille du fichier PDF : 17,7 Mo

  • Dans ce numéro : musiques actuelles, sexisme amplifié.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
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CÉLIAN RAMIS
Celle qui encre son talent sur ses dessins C’est en flânant dans les rues de Douarnenez cet été que l’on a poussé la porte du 30 rue Duguay-Trouin, dans l’idée de découvrir son exposition Portraits et couples bretons, installée dans le garage de ses parents, transformé pour l’occasion en galerie. Dans ses tableaux, elle met un coup de fouet aux personnages traditionnels en tenues de folklore, revisite les liens entre animaux et humains et explore le monde de la bande-dessinée. Son univers nous séduit immédiatement. On a voulu en savoir plus sur cette illustratrice âgée de 25 ans, et c’est au café Cortina, à Rennes, où elle a déjà exposé auparavant qu’on la retrouve. « Après la 3e, je suis allée au lycée arts appliqués à Quimper. Et j’ai poursuivi làbas un BTS Design Graphique mais le problème, c’est qu’on ne dessinait pas. », explique Fanny Marec. Moi, je dessine depuis que je suis gosse. Mon père est un fan de BD et il nous emmenait avec lui dans les festivals. Alors je me suis dit que je voulais être bédéiste. J’aime la manière de raconter les histoires et de faire vivre les personnages. » Elle déménage à Lyon et intègre l’école Emile Cohl, où elle apprend les techniques de base du dessin. Pendant ces trois années, elle cherche son style, sans y parvenir vraiment  : « J’étais trop dans l’idée d’être une bonne élève. Et quand je n’ai plus eu la pression de l’école, j’ai commencé à me lâcher, c’est là que j’ai trouvé mon style. » Quand on lui demande si elle arrive à le définir, Fanny Marec nous répond qu’il se rapproche du style BD. Qu’elle aime bien l’ajout de formes géométriques. Et de l’humour. Elle dessine essentiellement à la main, principalement à base d’encrage et y ajoute parfois des touches colorées. « Ces temps-ci, j’ai un peu arrêté les cahiers de croquis, je pense que ce serait pas mal que je m’y remette parce qu’en dessin, on évolue toute sa vie. Je pense que c’est important dans ce domaine de revenir aux bases tout le temps. Tout comme, c’est important d’apprendre à faire du dessin réaliste avant d’apprendre à déformer la réalité. C’est mon point de vue. Personnellement, je m’en sors plus dans la déformation. », souligne-t-elle. Pour les personnages, elle s’inspire d’elle et de son entourage. Ça l’aide à définir les caractères. Ensuite, les formes qu’elle donne à ses œuvres dépendent des moments. Elle fonctionne, comme elle le dit, par période  : « J’ai eu un passage où je n’allais pas très bien. C’est là que j’ai commencé ma période avec les portraits et les animaux correspondant à des émotions. Enfin pour moi ça correspond à des émotions mais c’est très personnel et tout le monde ne voit pas la même chose. Le dessin, je l’utilise un peu pour me purger. » Le monde sous-marin est également une riche source d’inspiration. « Parfois, je dessine plein de poissons. J’ai aussi fait une série sur les sirènes. » On les retrouve dans l’exposition sur les couples bretons dans laquelle Fanny Marec propose une vision bien plus réaliste que celle présentée en général dans les arts. Il y a des couples d’hommes et de femmes homosexuel-le-s, des couples d’hommes et de femmes bisexuel-le-s, des personnes racisées. « En France, on voit des blancs, des noirs, des arabes, des asiatiques… C’est important de représenter tout le monde. Il faut faire changer les choses. Il faut être ouvert. Le plus ouvert d’esprit possible. Moi, je suis une femme, hétéro, blanche. Je ne peux pas me mettre à la place d’une femme gay noire… », précise l’artiste illustratrice qui remarque tout de même l’absence de représentations multiples et plurielles  : « Dans les crêperies, vous avez plein de petits bonhommes hétéros qui sont dessinés sur la vaisselle. On ne voit pas de couples homos et bis. Pour l’expo, je me suis dit que ce serait bien justement de changer ça ! » Après avoir réalisé plusieurs expositions, à Douarnenez, sa ville natale, et à Rennes, où elle habite désormais, et après avoir illustré deux courts-métrages de Sacha Arethura, Fanny Marec souhaite véritablement s’orienter vers l’édition et se concentre actuellement sur deux projets BD. L’un avec la scénariste Camille Borot- Bossot, dont le storyboard est déjà bien avancé, et l’autre, en solo sur les monstres d’Halloween et les créatures fantastiques. Si le résultat final, ce n’est pas pour tout de suite, nous, on a hâte et en attendant, on suit son travail et son univers sur son compte Instagram. On vous le conseille ! I MARINE COMBE Janvier 2020/yeggmag.fr/03



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