Yegg n°79 avril 2019
Yegg n°79 avril 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°79 de avril 2019

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Yegg Magazine

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 30

  • Taille du fichier PDF : 15 Mo

  • Dans ce numéro : puissance Waack.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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CÉLIAN RAMIS
Celle qui On l’écoute parler avec autant de plaisir qu’on l’écoute chanter. Bientôt 10 ans que la finistérienne Orianne Marsilli a remporté le tremplin Mozaïc, à Rennes là où elle a étudié l’anglais et a vécu pendant 7 ans avant de donner son envol à Ladylike Lily, entre la Bretagne et Paris. Elle aime explorer les genres et les sonorités, elle aime se réinventer et nous, on aime sa créativité fleurissante et débordante. Son dernier opus, Echoes, est une œuvre complète dont on se délecte sans modération. « Ça fait deux ans que je prépare ce conte pour les enfants, sous la forme d’un spectacle. J’ai figé la musique sur un album et j’en ai fait des illustrations pour accompagner le livre qui va avec. », sourit Orianne qui, ce jour-là, enchaine les interviews dans le bric-à-brac du café antiquaire L’Alaska. Un lieu qui lui va bien  : « Chez moi, il y avait une pièce dédiée au bordel et c’était ma pièce préférée quand j’étais petite. J’ai vraiment ce plaisir de la recherche, d’essayer des choses. J’ai tâtonné pendant longtemps autour du visuel de ce spectacle. J’ai passé beaucoup de temps à regarder des vieux dessins animés, à chercher sur Internet, etc. pour élaborer mon personnage. » De son passé d’animatrice en milieu scolaire, elle a gardé le réflexe qu’elle avait déjà acquis lors de ses ateliers arts plastiques, dans lesquels la base était le recyclage. Entre son tempérament de bidouilleuse – bricoleuse – découpeuse – colleuse, sa détermination à parvenir à ses fins et son appréhension sensible de la musique et du monde qui l’entoure, elle nous régale du voyage initiatique d’une petite fille qui se lance à la recherche des couleurs et part à la découverte de la planète et de la vie, à travers ciel et mer. C’est fascinant, hypnotisant et envoutant  : « Enfant, j’avais une obsession pour Alice au pays des merveilles. C’est un univers hyper libre, avec les formes qui changent, des portes qui s’ouvrent sur d’autres mondes… Et quand on est enfant, on adhère parce qu’on n’a pas les barrières du cerveau de l’adulte. Quand on grandit, on perd ça par besoin de se rattacher à la matière, au concret. Les enfants sont tellement ouverts ! Capables de tout entendre, tout comprendre, et surtout de ressentir. » Elle le dit, c’est un travail de titan qu’elle vient de réaliser. Parce que c’est un travail minutieux a l’art de nous faire du bien qui se révèle inexorablement militant. Ce qui apparaît en premier, c’est l’engagement écologique de ce disque végétal où tous les éléments naturels qui constituent la faune et la flore doivent être préservés. Pour elle qui a grandi dans la forêt dans une maison en bois entourée de biches et de renards, l’urgence à préserver notre environnement est une évidence qu’elle transmet ici aux petit-e-s et aux grand-e-s. Ladylike Lily va au-delà d’un angle de vue unique et transpose de nombreuses problématiques sociétales dans des situations imagées d’un monde pas si imaginaire que ça. Un monde en bichromie, dans lequel évoluent les enfants violets et dans lequel le corps d’un-e individu ne doit pas être touché sans son consentement. Ce sont des notions et des valeurs fortes  : « Ça ouvre la discussion. Je fais un travail avec les scolaires et ça permet d’échanger avec les encadrants, les enseignants, les familles. Dans le développement d’un enfant ça peut être utile pour se replacer dans ce qu’il a besoin d’exprimer à ce moment-là. » L’outil de divertissement devient un moyen de médiation et de communication pour l’enfant lui permettant d’exprimer un ressenti ou un vécu auquel il est ou a été confronté, sans en avoir les mots. On se rapproche de l’art thérapie, un domaine qu’Orianne Marsilli envisage de plus en plus. « On se met tous des barrières et en faisant cet album, je me suis rendue compte que je m’en mettais plein. On vit dans une société qui suranalyse. Avant même le plaisir de la composition, on se charge de trop de cases. Plus j’avance dans la vie et plus je veux être dans le rôle de celui qui soigne. Après des concerts, plein de gens viennent me voir pour me livrer des passages de leurs vies. Sur le disque précédent, je livrais des choses très personnelles, c’était frontal et très nouveau, je livrais beaucoup de moi. Là, ça ne se situe pas sur moi mais sur le monde qui nous entoure. Seulement, j’en parle avec mon vocabulaire, mon univers musical et visuel. », souligne Ladylike Lily. À 31 ans, elle prend un nouveau tournant et semble se libérer petit à petit des injonctions et des jugements. Dans la cavalcade de son héroïne, il paraît clair que ce qu’elle a envie de nous chanter, c’est le chemin de l’affranchissement et l’émancipation. On la suit joyeusement. I MARINE COMBE Avril 2019/yeggmag.fr/03



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