Octobre 2018/yeggmag.fr/10 SOLENN DOUARD PRÉSIDENTE DU CLUB SOROPTIMIST INTERNATIONAL DE RENNES Au début du 20e siècle, nait le mouvement Soroptimist International (SI) avec la création du club service féminin en 1921, à Oakland. Celui de Rennes fête ses 60 ans en octobre et participe à l’esprit des « Sœurs pour le meilleur » autour de 5 thématiques  : l’accès à l’éducation des filles et des femmes, l’autonomisation et le leadership des femmes, la lutte contre les violences à l’égard des femmes, la santé et la protection de l’environnement, la défense de la paix dans le monde. Quelle est la genèse de SI ? Je suis une jeune Sorop’. Ce qui m’a marquée, c’est que ce soit une organisation mondiale (76 000 membres, 3 000 clubs, 123 pays) et des femmes engagées. Suzanne Noël, la fondatrice, porte ce symbole. Elle a, à cette époque-là, un métier qui n’est pas commun en tant que femme (chirurgienne esthétique,ndlr). Leur courage me marque. Elles ont du se battre pour avoir le droit de faire leur part, au-delà d’être réduites au rôle d’éducation. Elles ont osé prendre leur part, à travers leurs métiers et ce mouvement. Elles ont réussi à en faire une ONG qui a ses représentantes dans différentes instances, comme l’ONU. Ce qui reste de Suzanne Noël, ce sont les commandements. C’est la symbolique de ce qui doit se transmettre d’une Soroptimist à une autre et qui doit guider l’action des clubs mais aussi les valeurs et la posture, pour agir au service de cette cause noble et universelle. société Quelles sont les valeurs ? Il y a 3 valeurs fortes  : comprendre – défendre – entreprendre. D’abord, il y a l’écoute, l’empathie, l’ouverture, on prend le temps de comprendre quelque soit le degré de souffrance, la différence, etc. Ça nous engage à être dans une attitude humaniste. Après, défendre et entreprendre, ce sont deux verbes d’action forts. Défendre, ça symbolise l’engagement, le côté militant. On milite pour les causes auxquelles on croit. Et entreprendre, c’est vraiment le verbe où on se mobilise concrètement  : lever des fonds soit dans des actions de soutien d’autres organisations, d’autres groupes de femmes ou dans de l’aide directe, avec le soutien scolaire aux filles ou l’aide aux femmes migrantes, en terme d’intégration, d’apprentissage, etc. Ça circule dans les réseaux, dès qu’une femme arrive dans une région et cherche un logement ou un emploi, il y a toujours cette notion d’entraide. Qu’en est-il du club de Rennes ? On fête les 60 ans ! J’ai vraiment envie de rendre hommage aux pionnières, dont certaines sont encore parmi nous ! En 1958, elles étaient à des hauts postes, médecins, juristes, responsables informatique… elles avaient déjà réussi à se battre pour accéder à ça ! Elles ont connu ce que nous, on ne connaitra pas, ou différemment… Tous les obstacles, les portes fermées, le « pas le droit d’exister »... Elles ont du se battre pour dire « Je suis là et tu vas faire avec ! ». C’est cet hommage que j’ai envie de leur rendre. Aujourd’hui, le club de Rennes, c’est un endroit dans lequel on peut se retrouver, qui est convivial, un cocon, une bulle d’oxygène, où on peut avoir une épaule sur laquelle poser nos têtes par rapport aux problématiques de la vie active et du leadership et se nourrir de l’expérience des plus anciennes et de la richesse des environnements complètement différents. I MARINE COMBE CÉLIAN RAMIS