Yegg n°73 octobre 2018
Yegg n°73 octobre 2018
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°73 de octobre 2018

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Yegg Magazine

  • Format : (170 x 240) mm

  • Nombre de pages : 30

  • Taille du fichier PDF : 17,0 Mo

  • Dans ce numéro : se reconnecter à la nature.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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CÉLIAN RAMIS
Celle qui « L’idée est de multiplier à la fois les outils, les supports, les conférences, les paroles des concerné-e-s, etc. et de les rendre accessibles au plus grand nombre. », explique Aurélia Décordé Gonzalez. En mai 2016, elle fonde l’association déCONSTRUIRE à Rennes. Parce que « non, tout ne va pas bien, la gestion coloniale a toujours des effets aujourd’hui. Le traitement est inégalitaire en fonction de la couleur de peau et de l’origine réelle ou supposée. Il y a un vrai problème avec l’altérité. » Militante chevronnée, elle met ses expériences et luttes au service de la déconstruction d’un système raciste et sexiste. Originaire de Nantes, elle vit à Rennes depuis 2003, après avoir obtenu un DU écrivaine public et auteure conseils à Toulon. Elle passe ensuite un BPJEPS animation (brevet professionnel jeunesse, éducation populaire et sport), une licence pro Management et administration des entreprises culturelles et enfin un DIU Études sur le genre. Entre temps, elle travaille à La Poste, dans une imprimerie, en grande surface, puis 3 ans à la CAF. Avec un bagage d’animatrice socio-culturelle et son rapport à l’écriture, elle crée l’association Slam Connexion dont elle sera chargée de projets et d’administration. Pendant 10 ans. « J’ai fait un burn out à la fin. J’ai eu une hernie pendant 6 mois… J’ai alors réfléchi à ce que j’avais envie de faire. J’avais découvert le Black feminism et l’Afroféminisme. J’ai co-fondé avec 3 personnes le premier collectif afroféministe rennais, qui aujourd’hui n’existe plus et j’ai été dans des assos féministes où il n’y avait que des personnes blanches. J’en ai eu ras-le-bol de compartimenter mes identités. Le féminisme d’un côté, la question raciale de l’autre… », souligne Aurélia qui croit en la capacité d’une structure à « répondre et réfléchir à tout ça en même temps. » Un stage en Guadeloupe au Memorial ACTe – centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage -, un mémoire sur la place des femmes racisées dans le milieu militant à Rennes, un documentaire intitulé Bretonnes #1  : Rennaises, de nombreux questionnements, une multitude de recherches et l’envie de déconstruire, en cohérence avec l’esprit de l’éducation populaire, l’articulation des rapports de domination sexiste et raciste… Et surtout beaucoup de projets qu’elle concrétise au fur et à mesure construit l’héritage de demain de son investissement au sein de déCONSTRUIRE, qui dépasse largement son poste de salariée 20h par semaine dans le cadre d’un Parcours Emploi Compétences  : « L’association a une double approche  : accompagner l’empowerment des personnes concernées impactées par ces inégalités et accompagner la conscientisation des personnes privilégiées. C’est pour ça que j’ai mis en place la conférence gesticulée « Les marges de l’universel », qu’on intervient en milieu scolaire, que l’on fait des actions sociales et culturelles… », souligne Aurélia Décordé Gonzalez qui dresse un agenda bien rempli pour les mois à venir  : des permanences d’écrivaine public pour un coup de main ou un regard extérieur sur des lettres de motivation, des papiers administratifs ou autres (le 16/10, le 11/11, le 18/12, au local, avec Aurélia), un atelier cuisine pour faire avec des petits budgets (le 6/12, au local, avec Deb’bo), un atelier HAIRitage pour échanger autour de l’histoire du cheveu afro et comment l’entretenir (le 10/11, au local, avec Chrisvie) ou encore un atelier à l’attention des étudiant-e-s qui subissent du racisme dans le cadre universitaire (le 14/11, avec Marie Dasylva de l’agence d’empowerment Nkaliworks – infos à venir), un rendezvous régulier autour de l’emploi et des projections. Sans oublier l’ouverture prochaine - avec l’embauche en janvier de Tauana Olivia Silva Gomes au poste de documentaliste - d’une bibliothèque spécialisée composée d’ouvrages de sciences humaines, économie, histoire, littérature, sciences politiques, littérature jeunesse, documentaires, BD, etc. « Je ne représente pas toutes les meufs noires de Rennes, de France, et ailleurs. La double approche, c’est de donner la parole aux afrodescendant-e-s, de pouvoir partager les expériences et aussi de proposer des outils sur lesquels la personne va apprendre ce dont elle a besoin. Il y a encore des choses qui restent méconnues. Sur la question des espaces publics et des discriminations en lien avec la question raciale, il n’y a rien. Il faut produire ou aller chercher. Aussi, on connaît beaucoup plus l’histoire des afro-américains que la nôtre. Encore aujourd’hui, les luttes portées par des meufs noires, dans l’imaginaire collectif, sont absentes. Avant de se positionner comme héritières, nous devons connaître notre héritage. », rappelle Aurélia. I MARINE COMBE Local  : 2 allée de Finlande, Rennes/Métro  : le Blosne - Ligne 12  : Pologne. Octobre 2018/yeggmag.fr/03



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