2 EDITO La canicule affole les médias qui s’excite sur les écrans à diffuser des images de femmes en bikini, de fontaines et de petits vieux à l’ombre. Mieux vaut ça que de vieilles femmes fontaines mais là n’est pas le propos, le propos c’est que la canicule nous est tombée dessus comme si on ne s’y attendait pas, comme si c’était un événement, un truc exceptionnel. Hey, c’est une période de fortes chaleurs, va falloir s’y habituer et faut arrêter de penser qu’on n’était pas prévenu. Le réchauffement climatique, la nécessité d’un développement durable, d’une réflexion à court, moyen et long terme pour notre vie ou notre survie sur Terre est dans les programmes scolaires depuis plus de 15 ans et tout le monde le sait. Mais personne ne fait rien... C’est forcément la faute des autres. Les sujets du bac affolent les lycéens qui s’excitent sur Twitter à monter des pétitions et des gifs de dépit. Certains hurlent au scandale, comment pouvaient-ils imaginer que Andrée était une gonzesse ? Comment anticiper que ce serait le fameux chapitre du début de l’année qui ne tombe jamais qui apparaîtrait sur sujet ? Comment croire qu’on pouvait demander à des futurs bacheliers de devoir réfléchir ? Ou comment, comme chaque année, comprendre que même si « on » le donne à tout le monde, le bac reste une « épreuve » et qu’elle peut te servir de leçon. Tout est là encore dans les programmes, mais pas grand monde ne bosse sérieusement... La remise en cause de son investissement personnel ? Non, c’est forcément la faute des autres. Plus personne ne parle des Gilets Jaunes qui s’excitent sur les ronds-points à crier leurs revendications. Supprimer les vaccins obligatoires, voter oui ou non tous les dimanches, faire baisser le prix du pétrole, interdire les délocalisations d’industries, supprimer les aides de l’état aux industries, revenir au septennat, la liste des « mesures » impossibles est longue mais là n’est pas le propos, quand les médias en parlent, ce sont des « merdias », quand ils n’en parlent pas, c’est une honte de les « censurer » et c’est certainement le gouvernement qui l’a décidé. De toute façon, il n’y en a que pour les riches dans ce pays. Les situations personnelles sont difficiles mais c’est forcément la faute des autres. La programmation de certains festivals nous attriste et on s’excite sur nos claviers à descendre les Eurocks, le Main Square, Dour et autre Rock en Seine (les Vieilles Charrues ne sont même plus raillées tant elles ont disparu de nos radars) mais là encore, qu’est-ce qu’on fait vraiment à part se plaindre ? Nous rien. Alors que d’autres vont peut-être se bouger le cul cet été. Vraiment. Pas pour toi, pas pour la gloire, juste pour eux. Ils vont aller bosser sous le cagnard, gagner leur vie, en mettre un peu de côté, se priver, faire des concessions mais accomplir un truc. Des petits gestes pour l’environnement, se cultiver pour un meilleur futur, monter un festival avec des concerts, qui sait ? Mais on pourrait tous essayer de faire un truc dont on est fier à la fin et si on se plante, éviter de penser que c’est la faute des autres. Oli |