POSTE 942 Long replay (BeerBearBoar Prod) Poste 942 a de la suite dans les idées ou alors ce sont d’éternels insatisfaits... En tout cas, depuis 2016, ils nous peaufinent des titres, les servent et les resservent... Ce Long replay est en effet une version « améliorée » de leur Long play sorti il y a 2 ans (avec un line-up différent), on retrouve donc des morceaux qu’on connaît déjà (deux étaient même présents sur Extended play ² dès 2016) et un poil de nouveauté (quand même, « Kill the princess » montre vers quoi devrait tendre le combo à savoir encore plus de guitares). Les plus fans pourront voir l’évolution du titre « 49.3 » (agrémenté d’un solo), les autres apprécieront les progrès en termes de son et les Béotiens découvriront un groupe de rock véner un peu à l’ancienne. Le genre de gars qui travaillent leur voix au whisky, qui nettoient leurs cordes avec de la bière et tapissent les peaux de batterie avec un peu de cendres pour étouffer un poil les frappes. Avec des influences purement seventies, un penchant pour le swing et aucun complexe à tenter des trucs qui sortent de l’ordinaire (la cornemuse qui déboule sur « Whiskey », le détournement de « Ghostbusters » en morceau caché...), les Varois ne font pas comme tout le monde et refusent de se laisser enfermer dans un tiroir. Allez, maintenant, on se met au boulot et on compose du son neuf ! Oli ZE GRAN ZEFT Gorilla death club (Cargo records)) Après les villes imaginaires de San Andreas, Los Santos ou Vice City, GTA 6 poserait-il ses guns et le ghetto blaster à Toulon ? En tout cas, on a déjà la B.O. de l’éventuel futur épisode avec le bien nommé trio Ze Gran Zeft. Pour reprendre l’idée d’une city imaginaire à l’image du jeu video, ils ont peut-être voulu créer un mix entre l’electro punk de la banlieue londonienne (Prodigy), le hip-hop de New York (Beastie Boys) et le rap metal deL.A. (RATM). En tout cas, on voyage. On prend même quelques G et autres flips, tellement les styles s’entremêlent et osent d’improbables mix. Ce trio composé de Boots, Sideman et Taipan a mis dix ans à sortir ce premier EP, mais l’a peaufiné jusqu’à plus soif. Gavé d’un flow majoritairement agressif, dopé aux riffs lourds, truffé de samples divers et variés, de parties electro surprenantes, c’est un maxi burger multicouches de 6 étages qu’il faut essayer de digérer. A l’instar des Parisiens de The Wiggar Overdose, Les Toulonnais de Ze Gran Zeft débarquent pour foutre le bordel dans tes oreilles. Ils tournent déjà pas mal outre-Rhin, faudrait penser urgemment à les célébrer en mode local. Eric BINIDU Nouvel ancient (Kythibong) Le label Kythibong Records, grand défenseur de musiques exigeantes (Chocolat Billy, Deerhoof, L’Ocelle Mare...), a sorti il y a six mois le nouvel album de Binidu, formation comptant dans ses rangs des membres de Pneu, Fordamage, My Name Is Nobody ou encore F.U.T.U.R.OS.C.O.P.E. Loin de ses derniers en terme de style, Nouvel ancient n’en reste pas moins un album difficile à appréhender. Non seulement car il n’a pas de réel pedigree, tout juste pourrait-on le qualifier d’ » art rock » ou de « free-rock », termes qui ne veulent pas dire grand chose, mais aussi et surtout parce qu’il navigue entre le chaud (« Centaurs ») et le froid (« Melted tower ») , entre un certain minimalisme (« Tropical rain ») et une transe bruitiste imparable (« Missing datas ») qui, mis bout à bout, déboussole totalement pendant 40 minutes. Pour autant, ne faisons pas les vierges effarouchées, Binidu n’est clairement pas un OMNI, et si les compositions du trio me font penser à la démarche artistique d’Akron/Family, d’Animal Collective, de 31Knots ou bien même par moments de Dirty Projectors, c’est parce qu’il maîtrise autant son espace sonore que les émotions qu’il suscite à travers ses instruments et ses voix parfaitement maîtrisés. Ted 67EN BREF |