THE ALGORITHM Compiler optimization techniques (Autoproduction) Passage dans un monde (retro ?) futuriste avec ce Compiler optimization techniques, quatrième disque du DJ, producteur et guitariste Rémi Gallego aka The Algorithm. Futuriste car sa musique est composée de tout un ensemble de programmations électroniques influencées par la culture SF et notamment ses bandes sons 80’s et l’univers cyber 90’s. Décrite à tort comme du métal progressif, seule la guitare et ses riffs destructeurs représentent l’élément commun à ce style, même si certains rythmes ou parties sonnent métal (la fin de « Cluster » en est un bon exemple), la musique de Rémi est plutôt proche de la synthwave couillue. Par contre, le caractère progressif n’est absolument pas usurpé, c’est un véritable voyage sonore que nous offre ce garçon dont le niveau d’inspiration est élevé. Son nouvel album propose de longues plages évolutives (entre 7 et 11 minutes), des récits sonores majoritairement complexes et techniques qui laissent notre imaginaire en constante action, à l’image de ces artistes de la nouvelle génération électro-transe que sont Perturbator ou Carpenter Brut, qui eux n’ont absolument rien de métal soit dit en passant. Accroche-toi bien car cette nouvelle livraison de The Algorithm va t’assommer sans concession. Ted LLQTD BLACK- FIAZE LLOYD Black haze (Autoproduction) Marre des images retouchées, des voix autotunées, des émotions surjouées, des corps plastifiés, des discours formatés ? Alors viens faire un tour chez Lloyd qui saura délicatement t’emmener dans son antre obscure et intense, intense autant en émotions qu’en ambiances majestueuses. Pour son premier LP (après 1 EP en 2014), ce trio parisien ne tâtonne pas, n’hésite pas. Il t’emmène pour presque une heure d’un voyage dans un univers rock un peu pop (mais pas la pop naïve et sucrée aux sentiments infantiles), un peu blues rock 70’s (mais pas celui aux guitares excessives et aux soli interminables). C’est plutôt vers David Bowie ou Pink Floyd qu’on peut trouver une certaine filiation, même si le cordon ombilical a été sectionné depuis longtemps, tant Lloyd peut revendiquer un style personnel. Ce trio parisien et familial, composé d’Alexis (chant, lead guitare), Loris (piano, claviers, chœurs) et Antoine (batterie, séquences, chœurs), dépose les 11 titres de Black haze dans tes oreilles. 11 incursions dans un univers aérien et presque psychédélique, où les claviers, la guitare et la voix mélancolique et puissante d’Alexis fusionnent en une parfaite unité. Eric THE REBEL ASSHOLES (Headed for) disphorya (Indie or Die Music) C’est avec joie et excitation que je t’écris à propos du retour discographique de The Rebel Assholes. Pas mal de va-et-vient de personnel depuis 2016 (départ de Jean Rem, arrivée de Math, départ de Jean Loose, retour de Jean Rem, ok, tu as suivi ?) et malgré le changement de voix lead (c’est dorénavant Jean Rem qui s’y colle), ça ne change pas de voie, stylistiquement parlant. Nouvel EP donc avec (Headed for) disphorya mis en boîte au Cube Studio en début d’année, le retour aux affaires est aussi passionnant que réussi, le punk rock délivré par les gars de Montbé étant toujours aussi incisif (« Heads on pikes »). Les refrains entêtants abondent (« Dysphoria », « Six feet under ») , les mélodies sont toujours aussi bien senties (tout comme les guests, en la personne de Dani Llamas de Gas Drummer sur « A new world in our hearts ») , tandis que la respiration de milieu de disque (« A needle in a haystack ») s’avère lourdement suffocante. Même si les types n’ont jamais disparu des radars, cette nouvelle galette des Rebel est une bonne nouvelle à double titre : le groupe a encore de beaux jours devant lui, et je me réjouis d’avance des concerts à venir. Gui de Champi 65EN BREF |