KO KO MO Lemon twins (Modulor/Les Disques En Chantier) Juste 20 secondes. Il faut juste écouter les 20 premières secondes de Lemon twins pour comprendre que l’on va se prendre un gros shoot de power rock boosté aux vitamines. Ces 20 secondes où Kevin Grosmolard (batterie et choeurs) met tout le monde d’accord sur la définition de la montée en température immédiate. Allez, rajoute 20 secondes de plus pour capter le chant de Warren Mutton (guitare et chant) et sentir une grosse remontée de hard rock 70’s avec Robert Plant au micro. Ce dernier qui s’engouffre dans le son super énergique de Ko Ko Mo, qui sait aussi piocher dans l’électro, la pop, le groovy, voire le blues, et sait aussi proposer quelques beaux instants plus calmes ou psychédéliques. Toujours 20 secondes pour admirer ce classieux artwork acidulé et coloré et admettre une évidence à la vue de la photo interne du livret où le duo explose sur scène : oui, il faut voir Ko Ko Mo en live. 20 secondes pour terminer de lire cette chronique et aller se procurer ce deuxième LP de Ko Ko Mo pour 43 minutes d’un power rock qui, vu sa qualité, n’est pas parti pour durer 20 secondes, mais (j’espère au moins) 20 ans. Eric THE GHOST NEXT DOOR A feast for the sixth sense (Ripple Music) Quatuor basé à Berkeley en California, The Ghost Next Door compte parmi ses membres un ch’ti émigré au pays du métal, du grunge, du heavy rock et d’un tas d’autres trucs mais c’est principalement dans ce domaine-là que les gaillards s’amusent, ne se fixant aucune limite et piochant dans tout ce qu’ils aiment pour ce festin auditif. Si tu prends une série de mesures au hasard sur cet opus, tu peux donc te retrouver avec une intro tortueuse à la Tool (celle de « Doubt ») , un refrain grungy (celui de « Deadworld ») , un pont prog (« LCD ») et une outro power rock (« American nightmare ») , l’ambiance est celle des années 90, années alternatives par excellence où le métal et le rock se confondaient avec bonheur. Si la musique ne suffisait pas, le combo semble également influencé par le cinéma (« Event horizon », « American nightmare », « Deadworld »... ne peuvent être des titres choisis au pif), l’histoire (« I am become death » n’est pas écrit par Oppenheimer) mais ne va pas jusqu’à reprendre Michael Jackson (« Behind the mask »). A feast for the sixth sense fleure bon la nostalgie d’une époque tout en sonnant actuel, encore un bon choix signé Ripple Music (label de Mos Generator, Ape Machine, Holy Grove, Los Disidentes Del Sucio Motel...). Oli MAISONCLOSE Erreur système (MAD/Pias) Dans cette MaisonClose, vous ne trouverez pas des filles de joie mais plutôt des hommes de peines. Mais ce ne sont pas des peines de pleureurs ou d’amoureux éconduits. Plutôt des peines sourdes, des rages chuchotées, des angoisses explicites. Car l’Erreur (du) système est celle de notre société, ses déviances et ses outrances : la surconsommation outrancière « En file indigne », la question existentielle « Dimanche », la mélancolie « Immortels », la multiplicité des écrans « Videonécrophage ». Même si pour chacune de ses chansons, la force de l’écriture poétique peut toujours amener une autre interprétation. Musicalement, c’est un album de rock français, au sens noble du terme pour ce quatuor montpelliérain (Monsieur Claude (chant/guitare), Harry Mata (guitare, chœurs), Fab (Batterie) et Thomas (Basse)) qui présente leur premier album après 2 EPs parus en 2016 et 2017. La rencontre de textes poétiques allégoriques avec un rock 90’s, aux atmosphères tantôt étirées tantôt nerveuses mais toujours électriques. Cette MaisonClose fait dans la chanson française rock et elle le fait bien. Eric 61EN BREF |