SENBEI Ningyo remixes (Banzai lab) le chant se fait plus présent, plus intelligible, les orchestrations sont plus poussées, dans un mélange trip-hop electro trans. Puis vient « Ryori », oubliée la sirène envoûtante, avec l’entrée en scène de ASM et Youthstar sur un pur hip-hop qui envoie du lourd, gros sample qui s’imprime dans la tête et rap US implacable. S’ensuit « The life of Puyi », une vie bien rythmée pour le dernier empereur de Chine avec un travail sur une rythmique renforcée par des mix onomatopesques. Suit un autre monarque d’Orient, un peu plus contemporain et pixelisé, bruitages de Super Mario en mode dub step dans « Space dutty invaders », très ludique. S’ensuivent deux tubes hip-hop en opposition : un track hip-hop avec Miscalleneaous en featuring entouré d’instruments trad puis « Edge of the universe » avec le rappeur japonais, au son plus occidental. Et après tout ça, on n’est même pas au milieu de la galette ! Et la suite est toute aussi sympathique : on rend hommage à DJ Nunjabes « Nunjabes tribute » et à la sorcière du voyage de Chihiro « Yubaba bridge » dans des titres plus étirés. Avec les artistes N.O.N Genetic puis Yoshi, Sad Vicious, Cheeko, ASM, et Youthstar, Senbeï imbrique tout ça façon Tetris en assemblant samples de chants patriotiques et phrasés rappés dans « Ticklish » et « Photo de classe », unique morceau en français. Et un retour au calme dans le parfait univers de Senbeï, avec 2 derniers coups de katanas. Mais voilà, après plus d’une heure d’une bande son très personnelle et bien chargée en chatouillis pour les oreilles et autres organes sensitifs, tu en veux encore ? Toujours pas rassasié ? Le Ronin Senbeï enchaîne avec le LP Ningyo remixes et pour se faire, rameute les autres samouraïs découpeurs de sons et maîtres en bruitages, notamment The Architect, Tha Trickaz, Clozee ou Al’Tarba (ce dernier avec qui il a depuis sorti Rogue monsters). Et quand il s’agit de rejouer la scène, ses acolytes sortent tous les outils. Pour faire simple, changement d’ambiance, de rythme, de sons, de rappeurs, c’est un challenge à la déconstruction de chaque track et l’art de faire un origami de la partition initiale : c’était un godzilla, il se transforme en kodama ; d’abord en Totoro, il finit en Kaneda. Cette assiette de mix, c’est encore 45 minutes d’une cuisine épicée qui sait relier tous les continents. Avec tout ça, tu as l’entrée, le plat de résistance et le dessert. A table ! Eric 27 LES DISQUES DU MOMENT |