ROBIN FOSTER PenInsular II (My Dear Recordings) Paraît-il qu’en Bretagne, il se dit : « Attendez la nuit pour dire que le jour a été beau ». J’ai attendu la fin de ce nouvel album de Robin Foster et, une fois le silence revenu, je peux le dire : il est beau. Une nouvelle fois, le compositeur anglais s’est laissé emporter par la magie de la pointe de Crozon pour écrire un album, PenInsular II, qui répond par moments au premier du nom et pousse un peu plus loin l’exploration de notre aventurier. En suivant les rives de l’ambient-pop et du postrock, il croise son amie Madelyn Annqui l’emmène sur une terre de trip-hop (« Ma/Unan ») avant de braver les flots et leurs courants de fond (« Kraozon ») et d’accoster sur « The island » où la solitude se rompt. Dave Penney, autre vieil ami (Archive, BirdPen et We Are Bodies leur projet commun), l’accompagne dans la contemplation. Ailleurs, nappes de synthés, rythmiques discrètes et guitare occupent l’espace, redessinent les paysages, souvent des places et l’infiniment beau, parfois des rocs, une forêt, de la lande, une nature sauvage qui s’apprivoise. La vingtième sortie du label de Pamela Hute est une invitation au voyage, tant touristique que musical, alors embarque ! Oli Relltin TRIO ALKALINE TRIO Is this thing cursed ? (Epitaph Records) Neuvième album du trio punk rock ricain (en activité depuis plus de 20 piges), Is this thing cursed ? est une véritable bombe prête à exploser à tout moment pour notre plus grand plaisir. Après une intro synthétique mais néanmoins mélodique d’une bonne minute, et dès l’arrivée des guitares et des voix en harmonie, la magie peut opérer tout au long des 13 morceaux composant ce disque sans faute de goût aucune. Alkaline Trio reste fidèle à sa marque de fabrique, sans succomber aux modes et sans trahir son amour pour le sacrosaint punk rock. La formule (toujours la même, mais dont je ne me lasse jamais) fonctionne à la perfection, avec cette alternance de guitares incisives, de mélodies vocales parfaites, de rythmiques rapides et de refrains inoubliables. « Stay » et « Heart attacks », en deuxième partie de disque, permettent de relâcher quelque peu la pression, mais c’est pour mieux retrouver les brûlots dévastateurs. « Krystalline » achève le skeud avec une interprétation punk acoustique qui ne déplairait pas à Frank Turner, et sitôt les 40 minutes de ce précieux achevées, j’en redemande sans modération. Un disque qui rend accro. Gui de Champi ENEMY INSIDE Phoenix (Rock of Angels Records) Si tu attendais le chaînon manquant entre Evanescence et Within Temptation, tu vas être content car le label allemand Rock of Angels Records a pondu Enemy Inside. Un « groupe » qui à la base n’est que l’union des talents d’une jolie blonde qui fait au moins du 85B et d’un guitariste qui a des cheveux longs. On leur trouve trois autres gus pour faire la déco et assurer des concerts et c’est parti. Il suffit de foutre quelques riffs de gratte (des gentils et des méchants) sur les harmonies (à peu près toutes les mêmes) de la donzelle, quelques petits samples, un solo old school de temps en temps et on est prêt pour sortir l’album. Euh, il va falloir en faire parler un peu quand même. Ah oui, bah, on n’a qu’à trouver un guest et une cover. Personne ne veut venir ? T’as demandé à Georg Neuhauser ? C’est le chanteur d’un groupe autrichien, Serenity, il est toujours partant. Merde, le mec a une voix heavy, ça n’apporte rien, pas grave on foutra le titre sans sa voix en bonus ! Bon, faut reprendre un titre connu... Va pour « Summer son » de Texas, on la joue plus lourd et un poil plus vite et... Re-merde, y’a des mecs qui ne sauront même pas que c’est une reprise. Bref, tu peux regarder les clips sans le son. Oli 69EN BREF |