ALL THEM WITCHES ATW (New West Records) Prolifiques, les All Them Witches ne peuvent pas rester plus d’un an sans sortir une galette, ils ont commencé l’année 2018 avec un EP, ils la terminent avec un LP et si le rythme est conséquent, la qualité ne se déprécie pas pour autant. Pendant 51 minutes, les Ricains nous font faire la visite de leur pays avec ce qu’il compte de racines blues et folk, le tout électrifié, amplifié et filtré avec les effets qui fleurent bon les seventies. Un peu moins psychédélique que leur précédent opus, celui-ci, éponyme mais surnommé par leur acronyme, on les sent plus posés, davantage en mode « feu de camp » et inspirés par Dylan, JJ Cale et Clapton (« Workhorse », « Halftongue », « HJTC »). Même la longue plage « Harvest feast » ne laisse pas la folie s’emparer des Texans qui laissent s’exprimer une guitare électrique très claire et plutôt sage, même en solo. Alors que All Them Witches pouvait être difficile à suivre et sembler brouillon dans certaines idées par le passé, ici, tout est assez limpide, très calme, presque doux... Tant et si bien que le boogie « Fishbelly 86 onions » qui ouvre le skeud semble presque déplacé quand on a fait le tour de l’ensemble et qu’on retombe dessus. Oli WHODUNIT Memories from a sh*t hole (Beast Records) Comme disait Lao Tseu : « on peut créer une pizza avec plus de 18 ingrédients, car la réussite est dans le bon dosage ». Et en matière de bon dosage Whodunit est le pizzaiolo qu’il te faut si tu veux goûter à la pizza spécial Garage 70’s. Ils ont mis des morceaux de punk, de rock, de blues, de noise, de groove, du psyché, tout ça en travaillant la pâte avec de l’harmonica, du synthé, de la cigar box, des claps, des guitares, des choeurs, et bien sûr une bonne basse et une batterie pour donner le tempo. Tout ça, bien relevé avec une sauce piquante et savoureuse. Quatuor parisien qui fait fuzzer les platines depuis 2003, (le Fenec avait chroniqué son deuxième EP en 2005, mais avait honteusement occulté les 3 LPs qui ont suivi), ils sont de retour avec Memories from a sh*t hole et ses 13 titres produits par la référence Jim Diamond (The Fleshtones, White Stripes, The Sonics). C’est goûtu, c’est riche, chaque nouvelle bouchée laisse découvrir une nouvelle saveur. Dans la lignée de The Cramps ou de The Fleshtones, Whodunit maîtrise parfaitement le son garage et l’enjolive de moults fioritures croustillantes. A ne plus louper. Eric OHHMS Exist (Holy Roar Records) Ohhms délivre toujours des productions plus qu’honnêtes. Les Anglais excellent dans leur registre stoner-doom limite prog, mais certains de leurs choix me laissent perplexe. Fallaitil étendre au maximum « Subjects » (plus long que les 3 autres pistes réunies) alors que le morceau explore plusieurs directions avec d’énormes breaks calmes qui séparent les moments de saturations ? Le groupe avait les moyens de faire trois plages différentes mais a préféré l’élongation (aïe), et avoir à réentendre certains hurlements ou quelques chœurs à l’arrière-plan, alors qu’ils n’apportent pas grand-chose, est plutôt dérangeant. Par contre, quand le combo laisse divaguer les guitares et les rythmes avec de petites mélodies un poil agressives (« Shambles » !) ou milite pour l’abandon des armes (« Firearms ») en insistant avec un très bon riffing et une introduction punk, rien à redire ! Pour « Calves », je reste un peu sur ma faim car les parties claires sont sublimes alors que celles qui jouent plus sur la lourdeur sonnent un peu trop facile avec un chant vénèr pas toujours au niveau du reste. Ce nouvel album d’Ohhms laisse donc un goût amer puisque s’il est bon, on se dit qu’on n’était qu’à quelques détails d’un truc encore mieux ! Oli 65EN BREF |