DEAFHEAVEN Ordinary corrupt human love (Anti-) Encore une chronique (va lire l’article sur Clutch) où l’absence d’Aurelio se fait ressentir (Reviens The !) , car Deafheaven est un de ces groupes pour le moins clivant pour lesquels il vaut mieux être « dedans » à 200% pour en parler correctement. Et ce n’est pas mon cas. Autant je suis tout émoustillé quand les instruments se la jouent rock tranquille voire pop délicate avec un peu de mélodies au chant ou des mots parlés bien placés (le superbe « Near » ou le « Night people » où les copains/copines de Chelsea Wolfe viennent squatter). Autant j’ai du mal avec les parties black metal option chant d’outre-tombe, brouillage de spectre et destruction rythmique en règle à base de double pédale et de riffs ultra saturés (« Canary yellow », « Glint »). Quand les deux aspects (pour le moins opposés et c’est ce qui fait le sel de Deafheaven) se croisent et régulent leurs (h)ardeurs, la sauce reprend quelque peu (« You without end », « Worthless animal ») mais la crainte (justifiée après plusieurs écoutes) que le duo ne reparte dans l’extrême dans les minutes suivantes gâche un peu mon plaisir, il faudrait que je n’écoute Ordinary corrupt human love qu’à moitié et on ne fait pas les choses à moitié... Vas-y Aurelio, reviens ! a Oli STEVE AMBER From a temple on the hill (Autoproduction) Le gourou SteveAmber souhaite t’inviter dans son temple sur la colline, à chausser des lunettes 3D de l’ancien millénaire pour un trip musical. Avec toutes ces références, on imagine un DJ faire de l’electro wave à grands coups de synthéseighties. Que nenni, cher(e) musicophile invétéré(e) ! Derrière ce SteveAmber imaginaire, se cache un quatuor Brestois. Quant au temple sur la colline, c’est en réalité le studio parisien « From a temple on the hill » d’où a été enregistré en session live et clippé ce premier EP. Et ce sont plus de 30 minutes de rock psyché que les 3 Français plus un Britannique nous offrent sur seulement 5 titres. Les SteveAmber savent partir sur une base folk rock, et l’étirent comme un chewing-gum pour nous emmener dans des sentiers psychédéliques non violents et lancinants, baignant davantage dans des orchestrations douces et légèrement électriques que dans du gros son fuzz et des lignes de crashs. À l’instar d’un Thom Yorke, la belle voix de Tchaz, fragile, chargée émotionnellement, sera ton guide dans l’univers musical de SteveAmber qui sait parfaitement te chatouiller la couenne sans la tanner. Eric ARCA Forces (Ici d’Ailleurs) Rares sont les œuvres plus fortes par leur idée directrice que par ce qu’elles proposent musicalement. Avec Forces, le duo Arca nous présente une galerie de personnes marquées par la Méditerranée et ses conflits au travers de treize pistes d’une musique rockélectronique minimaliste. Auteurs, réalisateurs, photographes, artistes engagés, issus du Liban, de Syrie, d’Israël, de Palestine, de Bosnie, de Turquie, victimes et/ou combattants, juifs, musulmans ou chrétiens, ils sont réunis dans ces paysages en ruine superbement capturés par Francis Meslet (déjà illustrateur pour Geins’t Naït &L. Petitgand ou Manyfingers). Ces voyages de l’esprit nous propulsent dans un monde où les rythmes se disputent la vedette aux petits sons, à des samples percutants qui illuminent par leur vivacité une trame binaire, souvent grave. Difficilement comparable, ce travail peut faire penser à une version politisée de Chapelier Fou, il n’est pas facile à appréhender et nécessite un réel investissement de l’auditeur pour en comprendre tous les arcanes et profiter autant des ambiances musicales que de la paix que nous offre notre pays. Attention à ne pas confondre avec le Arca vénézuélien... a Oli 59EN BREF |