On ne veut pas être un groupe de math-rock, de post-rock ou de hardcore. Ouais, ce serait bien d’avoir des retours du public, il aurait beaucoup de choses à vous dire. Corentin : Mais, on a eu de bons retours, des chroniques majoritairement positives de la presse aussi. Malgré le fait qu’on ne soit pas trop actifs, il y a des gens qui sont venus nous chercher pour jouer dans de bonnes conditions. En vérité, on a jamais eu trop à chercher nous-mêmes nos concerts, on s’est associé avec nos amis lyonnais de Tombouctou, on les adore. Le feeling a été super, on a bien été reçus, on nous a même proposé de rejouer. Y’a une nana de Dijon qui gère l’association Last Disorder qui nous a invité à jouer également. Tout ça nous donne envie de continuer franchement. Romain : J’ai senti qu’avec ce disque là, on avait vraiment passé un cap. On s’est donné les moyens, on a beaucoup bossé non sans stress et autres prises de tête, on a trouvé la bonne personne pour formaliser et mettre en boîtes ces titres. Le résultat est à la hauteur de ce qu’on voulait. Et je pense que ce qui nous arrive est le résultat de tout ça. Hugo : Tu peux avoir un groupe qui a fait un super album, très bien travaillé et produit, et tu te rends compte qu’en live, c’est pas la même. Et malgré la complexité de la musique, nous sommes arrivés à avoir un résultat en live qui se rapproche de notre disque. Ça, c’est chouette. Corentin : Oui, parce qu’il faut signaler que Grey seas a été enregistré live tous ensemble avec l’énergie qui va avec, donc c’est surtout grâce à ça que nos concerts sont assez proches du son du disque. D’ailleurs, ça m’évoque vos clips de « Rise » et « Grey seas » qui sont 100% live pour le coup. Hugo : Oui, les clips ont été d’ailleurs tournés bien avant la sortie du disque. On a fait quelques edits, notamment les voix qui ont été refaites à part. Corentin : Si on refaisait ces titres là maintenant dans les mêmes conditions, on ne referait plus d’edit je pense. Cet enregistrement avec Camille, ça nous a poussé dans nos retranchements. Moi, je détestais le clic. Hugo : Ouais, parce que comme on enregistrait en live, les morceaux étaient découpés par parties. On faisait plusieurs prises de chacune d’elles, et le clic permettait de recoller les parties entre elles pour avoir au final quelque chose de stable. Au départ, on a essayé de jouer les morceaux de A à Z sans clic. Paul : Ouais mais c’était trop compliqué de rester tous ensemble parfaitement du début à la fin. Et la prochaine étape, c’est bien l’album ? Fini les EPs ? Hugo : Oui, on prépare un album, c’est déjà en cours. Le fait d’avoir bossé sur l’EP va nous aider à bien préparer l’album. Paul : Clairement, on est mieux préparé, on ne refera pas certaines erreurs. Hugo : Voilà, et on s’est dit que si on a mis autant de temps pour faire autant de morceaux, soit on mettra plus de jours pour plus de morceaux, soit on viendra encore plus préparé avec des choses qu’on avait pas auparavant anticipé et qui du coup le seront pour le prochain disque. Grey seas était l’expérience nécessaire pour pouvoir faire progresser Mia Vita Violenta. Du coup, pour gagner du temps aussi, c’est plus judicieux de retravailler avec Camille ? Corentin : Ah oui, c’est ce qui est prévu. Hugo : S’il est d’accord ! (rires) Romain : On l’a saoulé, et ça a été éprouvant pour nous tous. Corentin : Il est sadique, il aime bien ça. Paul : Il y a des moments pendant les sessions où je me dis qu’heureusement qu’il était là quand il sentait que la tension commençait à monter. Il a pris les choses en main. Hugo : Il est très pro à tout niveaux. Corentin : Quand le boulot a été terminé, il était très content du résultat et l’un de ses potes ingé-son m’a dit que c’était la meilleure production qu’il ait faite. Je peux te dire que ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Et il y a une visibilité sur la date de sortie de l’album ? Romain : Non, pas encore de deadline. C’est encore trop tôt. Hugo : Je pense qu’on va faire un retroplanning à partir d’une tournée. En tout cas, ce qu’on imagine, c’est de prévoir une tournée bien à l’avance et de planifier une sortie juste avant de commencer pour pouvoir défendre l’album à ce moment là. Plutôt que de se retrouver avec un album terminé et de galérer à chercher des dates pendant six mois. Romain : Avant de fixer des dates, j’aimerais qu’on compose un ensemble cohérent, faire un truc qui se tient sur la longueur, parce que là on va être sur un format un peu plus long que l’EP. Ça demande un peu plus de travail, même si notre EP était quand même à la limite de l’album. Et puis, ce qui serait bien c’est de trouver à cette occasion un label qui nous aide un peu niveau frais et un tourneur. Merci à Coco et aux Mia Vita Violenta. Ted Photos (sauf p.36) : Guillaume Vincent/SPN 37 INTERVIEW |