EN BREF 156 NIGHTSHADE 1426 (Marked Man Records) Une dizaine d’années d’existence et quatre albums au compteur n’ont pas encore permis à NightShade de choisir son style. Le groupe préférant clairement bouffer à tous les râteliers (du quasi black au metal core en passant par le djent de matheux et l’ambiant angoissant sans oublier de rajouter de gros samples électro-indus) pour faire de 1426 un opus aussi complexe à suivre que riche en trouvailles car il a beau toucher à tout, le combo n’est mauvais nulle part ! Au contraire, en assumant totalement ses identités multiples et en les amalgamant parfaitement (on a parfois de tout dans le même titre comme sur l’excellent « Phalaenopsis ») , NightShade se forge une image « multiface » qui permet de démultiplier les atmosphères et les émotions (le superbe final instrumental « Aokigahara »). Enregistré à la maison (le Nalcon Studio, c’est chez eux), autoproduit (ils ont créé un label pour sortir l’album précédent), les Brestois (même s’ils ne le sont pas tous) mettent à profit leur expérience pour soigner les moindres détails et faire ce qu’ils veulent comme ils le veulent, au vu du résultat, c’est clairement les bons choix, pas forcément les plus faciles mais ceux qui forcent le respect. Oli KILLER BOOGIE Acid cream (Heavy Psych Sounds Records) Aaah les seventies, cette époque où les guitares étaient reines, les chanteurs des demi-dieux et le rock inondait les terres émergées. Je n’ai personnellement pas connu cette glorieuse décennie, mais j’essaie d’imaginer ce temps, avant l’avènement des machines, des beat box et des samples. Mais grâce à Killer Boogie, on peut éventuellement retrouver cet esprit de liberté : une guitare fuzz omniprésente, punchy et groovy qui se délecte dans des solos jouissifs, un chant rock appuyé où chaque fin de phrase semble se terminer par un « yeah », une batterie qui envoie autant qu’Animal dans le Muppet Show (oui, on reste dans le trip 70’s) et une basse qui double le rythme. Tout commence par « Superpusher 69 », une intro instrumentale qui annonce la belle couleur de ce qui va suivre. Comme du rock qui swingue (« The day of the melted ice cream ») , ou une parenthèse bluesy (« Mississipi ») , voire une ballade un peu psyché (« Let the birds fly ») ou « Atomic race » et sa guitare aux riffs de malades et son gros solo. Une belle résurrection de l’esprit 70’s pour ce groupe de Rome, qui a même repris les codes graphiques de l’époque pour la pochette. Avec Killer Boogie, le passé, ça se respecte. Eric BURY TOMORROW Black flame (Music for Nations) Dans le flot des sorties métalcore, rares sont celles qui arrivent jusqu’à une chronique, pour ce mag, pas de débat, ce sera le cinquième opus de Bury Tomorrow qui n’a plus grandchose à prouver sur cette scène si ce n’est qu’ils peuvent durer. Et ils ont les armes pour ! Un line-up plutôt stable, un label solide et surtout cette alchimie entre les différents chants (lourd et mélodique, tous deux très bien tenus), l’apport non négligeable de parties électro qui les différencient de la masse et la puissance de feu de chacun des zicos aussi à l’aise quand il faut bourriner à outrance que quand il faut calmer le jeu et appesantir l’atmosphère. Ce qui les rend plus intéressant que la moyenne, c’est également leur capacité à intégrer des gimmicks venus d’autres styles que le hardcore « de base », rien que sur « More than mortal », tu peux retrouver du power, du heavy, du thrash, du death et même de l’ambiant ! Les Anglais compriment le tout, le passent à leur sauce et nous le recrachent via leurs enceintes au format flamme noire. Cherchant toujours l’efficacité plutôt que la facilité, Bury Tomorrow ne se perd pas en chemin et fait honneur à son tiroir... là où d’autres cherchent juste à faire plaisir à leur tiroir-caisse ! Oli |