Versailles Magazine n°2018-11 novembre
Versailles Magazine n°2018-11 novembre
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°2018-11 de novembre

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : Ville de Versailles

  • Format : (230 x 300) mm

  • Nombre de pages : 60

  • Taille du fichier PDF : 15,1 Mo

  • Dans ce numéro : la renaissance du Cyrano.

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 42 - 43  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
42 43
PORTRAIT Charles Aznavour « On ne pourra pas déformer l’histoire avec moi » Lorsque nous l’avions rencontré en 2011, il était si actif, si joyeux, si vivant, que nous avions pu évoquer la mort sans craindre de lui être désagréable. « On ne pourra pas déformer l’histoire avec moi. J’ai une vie trop simple. Et j’ai été tellement décrié, refoulé, nié… On a tout dit sur moi. » Charles Aznavour est parti une nuit d’automne, à 94 ans. Sa mort aura donc été plus simple, plus parfaite encore, que son existence. Mort en dormant, ou plutôt en travaillant, car l’incarnation la plus rayonnante du music-hall français n’aura jamais cessé de travailler. Il nous avait confié  : « J’apprends mes textes la nuit » La rencontre s’était faite dans ses bureaux parisiens après sa visite à Versailles pour inaugurer dans les jardins de l’hôtel de ville, le monument érigé en l’honneur des combattants arméniens, morts pour la France en 1915. Inlassable ambassadeur de leur cause, Charles Aznavour ne ratait jamais une occasion d’évoquer ses racines. « Ni de droite, ni de gauche » il aimait 42 Versailles Magazine novembre 2018 - la France, la France et plus largement le monde, le lui rendaient bien. Chanté par toutes les générations et dans toutes les langues, il avait été consacré en 1998 « Artiste de variété du siècle » par les lecteurs de Times Magazine. « Les mots sont mon monde » Mais ce qui le faisait encore vivre et remonter sur scène, c’était les mots. « Les mots sont mon monde » disait-il. Brel, Brassens étaient pour le jeune Aznavour des artistes dont il louait le compagnonnage et le talent  : « Tout ce que possède un artiste vient des autres, même le talent. » Un talent qu’il savait n’être pas suffisant et qui expliquait sa boulimie de travail  : « Je travaille pour combler des lacunes, même si je sais qu’on ne les comble jamais vraiment. » Charles Aznavour ne recherchait pas la beauté d’un texte, mais son « efficacité ». Et ce principe même peut à lui seul le résumer. La médaille dont il était le plus fier était celle qu’il avait reçue de l’Académie française  : « La plus petite, mais la plus précieuse. » Dorée comme l’huile tirée de ses champs d’oliviers. « L’amour, le travail et l’ouverture d’esprit » Toujours impeccable et souriant, il vivait, artiste géant, sans jamais oublier ses origines et les principes que lui avaient Jean-Yves Liénard, grand avocat versaillais Disparu le 9 octobre, à l’âge de 76 ans, Jean-Yves Liénard, était un avocat-pénaliste de renom, reconnu et admiré de ses pairs. Inscrit au barreau de Versailles à la fin de l’année 1974, il en avait remporté le très prisé concours d’éloquence. Une belle reconversion pour un ancien « vendeur de chaussures pour dames » qui à défaut de convaincre à l’achat, tentait de convaincre le jury des assises de l’innocence de ses clients. Il était un infatigable travailleur, épris de justice et d’humanité. Il était l’avocat de tous, des anonymes aux célébrités comme Bernard Tapie, Béatrice Dalle et Gérard Depardieu en passant par des figures du grand banditisme. Habile de ses mots, maîtrisant ses plaidoiries, les prétoires étaient devenus ses arènes de combat. Il avait établi son cabinet rue Royale à Versailles. TLN/François Desserre Abaca Press transmis ses parents  : « L’amour, le travail et l’ouverture d’esprit. » Il cultivait une réelle curiosité pour son époque, traversée d’inquiétude parfois, en restant toujours à l’écoute des jeunes générations. Quand il évoquait Versailles il savait comme personne synthétiser en une seule phrase des siècles d’audace et de création  : « Versailles est le berceau du baroque et de l’électro. » Et c’est vrai que ce n’est pas rien.
Archives communales La Diamanterie L’ancienne vie du lycée Jacques Prévert 147 - Itotrigilv Éno t I filam Nre Ét..e.ÉeJ FT n Située sur les hauteurs de Versailles, au 88 de l’avenue des États-Unis, l’imposante bâtisse de briques rouges qui accueille aujourd’hui le lycée Jacques Prévert surprend par son architecture originale, héritée des constructions hollandaises. Et pour cause… Ce bâtiment fut élevé en 1920 par des diamantaires hollandais, les Frères Asscher qui choisirent Versailles pour installer une taillerie de diamants à proximité de Paris. Versailles devient alors la plus importante taillerie de diamants de France. Diamantaires par héritage Commandité par les frères Asscher auprès de l’architecte Georges Wybo (à qui l’on doit Les Grands Moulins de Paris, le Printemps Haussmann…), le bâtiment est la réplique exacte de la maison mère d’Amsterdam fondée par Asscher père. La famille est loin d’être inconnue dans le monde clos du diamant. Fournisseur de Cartier depuis ses débuts, Asscher père s’est vu confié en 1908 la taille du plus gros diamant brut jamais découvert  : le Cullinan. Fractionné en 9 énormes diamants, le Cullinan I ou Grande étoile d’Afrique orne le sceptre impérial britannique tandis que le Cullinan II, est monté sur la couronne d’Angleterre (ils sont tous deux exposés à la Tour de Londres avec l’ensemble des joyaux de la couronne britannique). L’installation à Versailles L’inauguration des locaux versaillais a lieu en 1921 en présence du ministre du travail Daniel Vincent. Le président de la République Paul Doumer visitera la Diamanterie en 1927. Plus qu’un savoir, les deux diamantaires importent de Hollande une autre vision du travail. Dans les ateliers, tout est fait pour le confort de l’ouvrier et donc la qualité du travail  : luminosité exceptionnelle, salles climatisées… Une salle de jeu est à disposition du personnel  : barres parallèles, haltères… Les frères Asscher aident également les plus isolés  : sur 40 ouvriers, 20 sont des apprentis orphelins de guerres ou pupilles de la nation. Malgré la réputation de la famille, la Diamanterie n’échappe pas à la crise boursière de 1929 qui entraîne petit à petit l’entreprise dans le déclin. Au final, un seul ouvrier est maintenu dans les bureaux parisiens, et en 1953 les Asscher cèdent la Diamanterie à l’Éducation nationale. En 1956, celle-ci transforme le bâtiment en un collège d’apprentissage technique pour jeunes filles, dédié à l’enseignement des arts féminins. Aujourd’hui, la Diamanterie est devenue le lycée Jacques Prévert où la vente, le commerce, la comptabilité, le secrétariat, entre autres spécialités, sont enseignés. ­ HISTOIRE Avant de devenir un collège d’enseignement technique réservé aux jeunes filles, le lycée Jacques Prévert a été une diamanterie, ouverte par les célèbres frères Asscher dans les années 20. « La Diamanterie » (lycée d’enseignement professionnel, avenue des États-Unis, 1955-1956). Versailles devient alors la plus importante taillerie de diamants de France. Versailles Magazine novembre 2018 43



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 1Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 2-3Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 4-5Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 6-7Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 8-9Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 10-11Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 12-13Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 14-15Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 16-17Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 18-19Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 20-21Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 22-23Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 24-25Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 26-27Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 28-29Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 30-31Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 32-33Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 34-35Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 36-37Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 38-39Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 40-41Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 42-43Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 44-45Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 46-47Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 48-49Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 50-51Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 52-53Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 54-55Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 56-57Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 58-59Versailles Magazine numéro 2018-11 novembre Page 60