Vérité n°3 mai/jun/jui 2012
Vérité n°3 mai/jun/jui 2012
  • Prix facial : 2,90 €

  • Parution : n°3 de mai/jun/jui 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 54

  • Taille du fichier PDF : 22,2 Mo

  • Dans ce numéro : « Mon fils couche avec une femme plus âgée que moi. »

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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« Je n’aime pa 26 Ma Vie… « C’est mon mari qui a choisi le prénom de notre fille, pour ma part, cela m’était complètement égal… » On parle souvent de l’amour maternel. Un amour inconditionnel. Pourtant, certaines mamans n’arrivent pas à créer le lien avec leur enfant. Quand Jessica est née, Aline a su qu’elle n’aimerait pas sa fille. « Quand je me suis mariée, je savais que mon mari voudrait des enfants. Je n’en avais pas particulièrement envie. À vrai dire, je n’en ressentais pas le besoin. Je me sentais accomplie en tant que femme. Pour faire plaisir à Gérard, j’ai tout de même décidé de sauter le pas. Après tout, peut-être que le fameux instinct maternel apparaît comme par magie à la naissance de son enfant ? Quand j’ai appris que j’étais enceinte, je n’ai pas sauté de joie. J’étais heureuse de voir mon mari aussi content mais pour ma part j’étais plus effrayée qu’autre chose. Pendant neuf mois, il allait falloir stopper la cigarette, l’alcool, bien me nourrir, aller régulièrement chez le médecin, bref, le bébé
s ma fille » n’était pas encore là qu’il chamboulait déjà mes habitudes ! Par chance, je n’ai pas eu une grossesse diffi cile. Pas de nausée, pas de problème particulier, j’ai donc pu mener une vie tout à fait normale jusqu’au jour J. Mais dans ma tête, je n’étais vraiment pas prête à être une maman. J’avais encore l’espoir que quand le bébé serait là, il se passerait quelque chose, un déclic. Le jour de l’accouchement a été le plus horrible de ma vie. La douleur, tous ces gens autour de moi, j’avais l’impression d’être la vedette d’un mauvais fi lm. Mon mari était surexcité. Il allait enfi n être père. Quand on m’a mis notre fille sur le ventre, quelques secondes après sa venue au monde, j’ai eu une réaction de rejet. Je trouvais ce petit être tout rouge et vagissant horrible. Ce sont des mots très durs mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti. J’étais épuisée en plus. J’ai essayé de donner le change du mieux que je pouvais mais c’était vraiment diffi cile. C’est mon mari qui a choisi le prénom de notre fille, pour ma part, cela m’était complètement égal. Quand on m’a demandé si je voulais allaiter, ma réponse ne s’est pas faite attendre. C’était non ! Les infirmières me disaient que cela permettait de créer un lien mais je n’en voulais pas. Une fois rentrée à la maison, je n’ai fait que le strict minimum. Ma fille ne manquait de rien mais de là à passer des heures à la regarder et à m’émerveiller au moindre sourire il y avait un gouffre. À l’inverse, mon mari était un vrai papa gâteau. Très vite je me suis rendue compte que Jessica était beaucoup plus réceptive aux attentions de mon mari qu’aux miennes. Je ne pouvais pas l’en blâmer. Quand j’ai dû reprendre le travail j’était vraiment soulagée. Ma vie ne tournait plus autour du bébé, une vraie libération. » pLuS SA FILLe GRANDIT, pLuS ALINe eST DÉÇue « Au fi l du temps j’ai commencé à m’attacher à ma fille mais sans plus. Elle grandissait mais mon amour pour elle, non. Il s’est ensuite passé ce qu’il peut arriver de pire à une mère. J’étais de moins en moins satisfaite de ce que devenait Jessica. Physiquement elle ne me ressemblait pas, son caractère n’était pas assez affirmé. Je la trouvais terne, à l’image de ma belle-mère que je ne porte pas particulièrement dans mon cœur. J’avais vraiment l’impression d’être une mauvaise mère. Plus les années passaient et plus je sentais qu’une distance s’établissait entre elle et moi. Lorsque Jessica est entrée dans l’adolescence ça a été l’horreur. Elle faisait la fameuse crise par laquelle on passe souvent à cet âge là. Il y avait des cris, des reproches. Je n’aimais pas sa façon de s’habiller, le fait qu’elle ne soit pas particulièrement bonne en cours, qu’elle voulait faire des études d’esthétique. Rien ne me plaisait dans ses choix. En revanche, on voyait qu’elle avait une vraie complicité avec son papa. Il me demandait souvent d’expliquer mon attitude envers notre fille. Cela créait beaucoup de tensions dans notre couple et c’était compréhensible. J’en étais même arrivée à être jalouse du lien qui liait mon mari et Jessica. Contre toute attente, mon mari a demandé le divorce. La cause en était mon manque d’amour envers notre fille. À ce moment là, je l’ai détestée. À cause d’un enfant dont je ne voulais pas vraiment, mon couple volait en éclats. La pilule a été très dure à avaler. Au moment de la séparation je n’ai bien évidemment pas demandé la garde de Jessica. Aujourd’hui elle vit chez son père et c’est mieux comme ça. Je la vois une fois de temps en temps, plutôt en tant que copine que mère et je me sens beaucoup mieux vis à vis d’elle. Si mon mari me manque énormément et que je n’arrive pas à me remettre de cette rupture, cet événement m’a bizarrement rapprochée de ma fille. Même si je suis sa mère, je n’arrive pourtant pas à établir ce lien. C’est un être étranger à moi qui ne correspond pas à mes attentes. Mais je compte bien faire un travail sur moi. J’ai d’ailleurs pris un rendez-vous chez le psychologue pour essayer de comprendre ce phénomène. Élevée par ma grand-mère, il est vrai que je n’ai jamais été proche de mes parents. L’avenir m’en dira plus mais aujourd’hui, je ne me sens toujours pas mère et avec Jessica, nous avons un lien biologique, c’est tout. » « Contre toute attente, mon mari a demandé le divorce. La cause en était mon manque d’amour envers notre fille. À ce moment là, je l’ai détestée… » 27



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