26 MA VIE… « Je suis bordélique » Edward vit aujourd’hui un vrai cauchemar. En fait, c’est plutôt ses proches qui en pâtissent car il souffre d’un véritable syndrome : il est désordonné compulsif. C’est un mal qui relève de l’émotion et plus le champ émotionnel est sensible, plus il est compliqué de bien ordonner sa vie et son propre intérieur. « Je ne comprends pourquoi je suis comme ça mais c’est au-dessus de mes forces de faire mieux » déclare Edward avant d’ajouter : « Certains matins, je me lève avec de très bonnes intentions. Je me dis que je vais mettre un peu d’ordre dans mon intérieur mais je n’arrive jamais à fi nir ce que je commence. Cela me semble tellement énorme à entreprendre que je ne peux tout simplement pas. » Quand on pense qu’Edward était marié et professeur il y a quelques années, on a du mal à croire aujourd’hui qu’il s’agit du même homme. Son couple a commencé à battre de l’aile, puis sa femme est partie avec les enfants. Le vide était trop grand dans la vie d’Edward. Mais il avait son travail et sa vie continuait à suivre son court, tranquillement. Petit à petit, insidieusement, il a commencé à se laisser aller et à ne plus rien faire chez lui. Ni le ménage, ni le rangement, ni la vaisselle, ni la lessive. Petit à petit, il n’a plus invité personne. « J’ai conscience que ça ne va pas et que je ne peux pas faire venir quelqu’un chez moi, mais rien n’y fait, je ne peux pas prendre tout ça en charge. » Parfois, il commence des travaux mais ne fi nit jamais ce qu’il commence, comme le reste. Tout a commencé à partir de travers et son comportement a déteint dans son travail : il perdait des copies, ne trouvait plus ses cours... il a été mis en arrêt maladie plusieurs fois avant de bénéfi cier d’un congé longue durée mais cela ne l’a pas vraiment aidé, et il a perdu pied. Aujourd’hui il se fait suivre par un médecin spécialisé et espère retrouver un minimum d’équilibre afi n de reprendre contact avec ses enfants, car c’est aujourd’hui la seule chose qu’il lui reste et à laquelle il se raccroche. « Ce qui est incroyable, c’est que ma femme était une femme qui aimait l’ordre par dessus tout. Rien ne dépassait à la maison et chaque chose était à sa place. Tout était propre et nickel et si elle voyait la maison aujourd’hui, ça la rendrait folle de rage ! J’ai honte mais c’est comme ça... Mais le plus terrible est que la situation me prive de mes enfants car des gens « biens » pensent que je ne saurais pas m’en occuper... » |