Vérité n°2 mar/avr 2012
Vérité n°2 mar/avr 2012
  • Prix facial : 1,90 €

  • Parution : n°2 de mar/avr 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 52

  • Taille du fichier PDF : 27,7 Mo

  • Dans ce numéro : prête à tout pour s'en sortir... « Je me suis mise en vente sur Internet ! »

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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26 MA VIE… « Je suis bordélique » Edward vit aujourd’hui un vrai cauchemar. En fait, c’est plutôt ses proches qui en pâtissent car il souffre d’un véritable syndrome : il est désordonné compulsif. C’est un mal qui relève de l’émotion et plus le champ émotionnel est sensible, plus il est compliqué de bien ordonner sa vie et son propre intérieur. « Je ne comprends pourquoi je suis comme ça mais c’est au-dessus de mes forces de faire mieux » déclare Edward avant d’ajouter : « Certains matins, je me lève avec de très bonnes intentions. Je me dis que je vais mettre un peu d’ordre dans mon intérieur mais je n’arrive jamais à fi nir ce que je commence. Cela me semble tellement énorme à entreprendre que je ne peux tout simplement pas. » Quand on pense qu’Edward était marié et professeur il y a quelques années, on a du mal à croire aujourd’hui qu’il s’agit du même homme. Son couple a commencé à battre de l’aile, puis sa femme est partie avec les enfants. Le vide était trop grand dans la vie d’Edward. Mais il avait son travail et sa vie continuait à suivre son court, tranquillement. Petit à petit, insidieusement, il a commencé à se laisser aller et à ne plus rien faire chez lui. Ni le ménage, ni le rangement, ni la vaisselle, ni la lessive. Petit à petit, il n’a plus invité personne. « J’ai conscience que ça ne va pas et que je ne peux pas faire venir quelqu’un chez moi, mais rien n’y fait, je ne peux pas prendre tout ça en charge. » Parfois, il commence des travaux mais ne fi nit jamais ce qu’il commence, comme le reste. Tout a commencé à partir de travers et son comportement a déteint dans son travail : il perdait des copies, ne trouvait plus ses cours... il a été mis en arrêt maladie plusieurs fois avant de bénéfi cier d’un congé longue durée mais cela ne l’a pas vraiment aidé, et il a perdu pied. Aujourd’hui il se fait suivre par un médecin spécialisé et espère retrouver un minimum d’équilibre afi n de reprendre contact avec ses enfants, car c’est aujourd’hui la seule chose qu’il lui reste et à laquelle il se raccroche. « Ce qui est incroyable, c’est que ma femme était une femme qui aimait l’ordre par dessus tout. Rien ne dépassait à la maison et chaque chose était à sa place. Tout était propre et nickel et si elle voyait la maison aujourd’hui, ça la rendrait folle de rage ! J’ai honte mais c’est comme ça... Mais le plus terrible est que la situation me prive de mes enfants car des gens « biens » pensent que je ne saurais pas m’en occuper... »
C’est une maladie extrêmement rare, qui touche aujourd’hui 5 000 femmes au monde, car il faut que les deux parents soient porteurs d’un gène muté, sans pour autant être atteints, pour que la maladie se transmette à l’enfant. De plus, il se peut que la transmission ne se fasse pas. Ainsi Eva n’a transmis la maladie qu’à l’une de ses deux filles, l’aînée n’ayant pas développé de pathologie. Avant la réalisation de cette greffe d’utérus, de mère à fille, la seule solution pour une femme atteinte pour espérer avoir des enfants était d’avoir recours à la FIV avec transfert de l’embryon à une mère porteuse, ce qui est illégal en France. Si certaines personnes sont choquées du don qu’a choisi Eva de faire à sa fille, celle-ci se défend : « Nous sommes des gens rationnels dans la famille et nous pensons, à juste titre, qu’il n’y aucune raison que je ne donne pas ce qu’il manque aujourd’hui à ma fille. Je suis le meilleur donneur qu’elle puisse avoir. J’ai eu deux enfants et c’est au tour de mes filles maintenant. J’assure donc la descendance. » En effet, Sara veut avoir des enfants et cette solution lui semble la plus logique. « Je suis professeur en biologie et plus que pour tout autre, pour moi, il s’agit d’un organe comme un autre. Les gens sont surpris MA VIE… « Ma mère va me donner son utérus » Eva ottosson, 56 ans, a décidé de faire don de son utérus à sa fille, Sara, âgée de 25 ans. En effet, celle-ci est née avec le syndrome de okitansky- Küster-Hauser qui se définit par une absence totale ou partielle de vagin et d’utérus malgré la présence normale de trompes et d’ovaires. et nous posent beaucoup de questions, à un tel point que nous sommes très surprises. » Mais il s’agirait tout de même d’une première mondiale car ce type de greffe n’avait jamais été tentée jusqu’à présent. Qu’à cela ne tienne, les deux femmes sont confi antes et cette décision les a rapprochées. Il faut dire que si Eva vit en Angleterre, sa fille Sara est partie s’installer en Suède, son pays natal, et les deux femmes se voient trop rarement à leur goût. « Aujourd’hui je suis plus inquiète pour ce que va subir ma mère que pour moi. Elle va subir une grosse opération de quatre heures mais je trouve son geste très beau et très sain. » Pour l’opération, Eva va retourner dans son pays natal, et ce sera pour les suédois une grande première en la matière. Deux greffes de ce genre ont déjà été tentées dans le monde, une qui a échoué, en 2000, en Arabie Saoudite et une en Turquie, réalisée l’année dernière, qui semble être en bonne voie. Si l’opération réussit et que la greffe prend, Sara pourra porter un bébé dans l’utérus même qui l’a vue se développer elle-même, un an après l’opération. Ses propres embryons pourront alors être transplantés dans son nouvel utérus et le bébé devra naître par césarienne. En revanche, l’utérus d’Eva et de Sara devra être retiré après cette éventuelle grossesse. « Aujourd’hui je suis plus inquiète pour ce que va subir ma mère que pour moi... » 27



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