Vérité n°1 jan/fév 2012
Vérité n°1 jan/fév 2012
  • Prix facial : 1,90 €

  • Parution : n°1 de jan/fév 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 52

  • Taille du fichier PDF : 26,8 Mo

  • Dans ce numéro : par amour, j'ai sorti ma femme du coma par un baiser !

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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« Mon fils ne veut p 44 Ma PSY… « Je pars travailler l’estomac noué, les yeux plein de larmes... » Phobies, angoisses, problèmes d’autorité ou tout simplement d’intégration, il est souvent diffi cile pour les parents de comprendre pourquoi leur enfant ne veut plus aller à l’école. Seuls et démunis face à cette épreuve, ils cherchent par tous les moyens une solution. Une mère a bien voulu raconter son chemin de croix. chaque matin quand Clémence, sa maman, le réveille, Maxime n’a qu’une question lancinante qui tourne à l’obsession : « Y’a école aujourd’hui, maman ? Je ne veux pas y aller. Je veux rester avec toi. » Un SOS matinal qui tourne au cri de détresse au fur et à mesure que l’heure fatidique approche. Depuis plus de trois mois, la maisonnée est sous le choc. Les crises de larmes et le mal-être du bambin perturbent tout le monde. Il faut dire que Maxime ne fait pas dans la demi-mesure. Il s’agrippe aux draps de son lit, refuse de prendre son petit déjeuner, traîne pour s’habiller et pique de véritables colères, se réveille la nuit, littéralement torturé. Sa mère est épuisée. « Devant la porte de sa classe,
lus aller à l’école » il hurle tellement et s’accroche à moi si fort que la maîtresse est parfois obligée de me l’arracher des bras. Au début de l’année, d’autres enfants réagissaient comme lui mais aujourd’hui ils se sont calmés, pas lui. C’est l’enfer. Je ne sais même pas comment me comporter à l’égard des autres parents. J’ai l’impression qu’ils sont irrités par les cris de mon fils. Je pars travailler l’estomac noué, les yeux plein de larmes. Je n’avais jamais vécu ça auparavant » dit-elle, effondrée. Même Julien, le père de l’enfant, qui au départ croyait à un gros caprice prolongé revient bouleversé lorsqu’il emmène lui aussi son petit bonhomme à l’école. « Ce n’est pas du cinéma, reconnaît-il aujourd’hui. Il souffre vraiment. » Le psY À La rescousse Pour Jacquelyne Brun, psychanalyste, psychologue et auteur de Angoisse, es-tu là ? aux éditons Fleurus, il y a beaucoup de petits Maxime dans les cours de récrés. « L’école est un tournant dans la vie de l’enfant. C’est un moment social important. Il devient grand, change de statut. Mais la séparation d’avec la maman est bien plus douloureuse que lorsqu’il allait chez sa nourrice ou en crèche. L’école n’est pas maternante, la maîtresse doit s’occuper de 30 petits écoliers qui se retrouvent rivaux pour capter son attention. Ils passent sans transition d’un milieu protégé à un univers qui ne l’est plus du tout. » Pour cette spécialiste, il ne faut pas négliger la douleur de l’enfant. Il faut être vigilant car dans ces moments-là, il se sent abandonné. « Surtout, quand la souffrance est trop grande, il faut le soigner et consulter un professionnel. Trop souvent les parents n’osent pas car ils craignent devoir accompagner leur enfant durant des années chez un psy. Ce n’est pas le cas. En une, parfois deux ou trois séances, nous parvenons à débloquer des situations qui paraissent très diffi ciles. » eLLe a trouvé une soLution Lucie, 34 ans, aujourd’hui maman, s’est servie de son expérience personnelle pour aider son fils à surmonter son angoisse de l’école : « J’étais une enfant extrêmement angoissée par l’école, à tel point que j’étais tout le temps malade. Je ne parlais à personne et n’avais pas de copains. C’est grâce à une maîtresse un peu particulière que j’ai réussi à aller mieux. Elle nous faisait faire de la relaxation entre deux activités... bref, elle m’a immédiatement prêté beaucoup d’attention, ce qui m’a permis d’aller à l’école sans avoir la boule au ventre. Devenue maman, je n’ai voulu, pour rien au monde, que mon fils, plutôt timide et angoissé, vive la même horreur. J’ai donc mis au point ma propre technique : tous les matins avant l’école, on fait le point sur ce qu’il va y faire et sur ce qu’on fera quand il rentrera ; s’il a « mal au ventre », je lui rappelle que c’est le trac, et on parle de ce qui l’angoisse ; parfois quand il n’a vraiment pas envie, je lui propose de choisir un de ses livres et de l’emmener pour le montrer à ses copains ou à sa maîtresse. De ma propre expérience, je peux dire que si j’étais mal à l’aise à l’école, c’était parce que j’avais trop peur de « mal faire ». Je fais donc en sorte que mon fils ne soit pas sous pression. Je lui explique ma vision de l’école : on y va pour partager des choses avec les autres et apprendre les bases de ce qui nous sera utile, il peut se tromper, ne pas comprendre ce qu’on lui dit, ça n’a aucune importance à partir du moment où il en parle et on trouve toujours des solutions à tout... Je crois sincèrement qu’il faut dire les choses, surtout aux enfants, pour qu’elles deviennent vraies. » « Y’a école aujourd’hui, maman ? Je ne veux pas y aller. Je veux rester avec toi... » 45



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