Vérité n°1 jan/fév 2012
Vérité n°1 jan/fév 2012
  • Prix facial : 1,90 €

  • Parution : n°1 de jan/fév 2012

  • Périodicité : trimestriel

  • Editeur : Lafont Presse

  • Format : (210 x 270) mm

  • Nombre de pages : 52

  • Taille du fichier PDF : 26,8 Mo

  • Dans ce numéro : par amour, j'ai sorti ma femme du coma par un baiser !

  • Prix de vente (PDF) : 1 €

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« Mon mari me trompe 42 Ma PSY… « Comment pouvait-il dire que ce n’était pas « tromper »... » Si de nombreux hommes ont recours à des prostituées pour pallier un manque affectif ou physique, il n’est pas rare de constater que beaucoup de clients sont pourtant en couple. C’est le cas du mari de Véronique, Adrien, consommateur régulier de plaisirs tarifés, qui ne comprend pas la colère de sa femme vis-à-vis de son comportement. Aujourd’hui, ils s’expliquent. nous sommes en mars 2010, et comme chaque jour, Véronique rentre de son travail. Au détour d’une rue, elle croit reconnaître la voiture de son mari. Son univers s’écroule lorsqu’elle aperçoit l’homme qui partage sa vie depuis plusieurs années en « pleine affaire » avec une femme. Elle raconte sa descente aux enfers. « J’étais en taxi, sur les boulevards extérieurs. À ma droite, une voiture a retenu mon attention parce qu’elle ressemblait à celle de mon mari. C’était bien mon mari au volant. À côté de lui, une femme, dont je n’ai pas pu voir le visage. Mon taxi les
avec des prostituées » a dépassés et la voiture de mon mari a disparu. J’étais incapable de penser à autre chose qu’à cette femme. Lorsqu’il est arrivé à la maison, j’ai pris un ton léger : « Tiens, je t’ai croisé ce matin en voiture, sur les extérieurs. » Il m’a simplement dit : « Ah, bon ? » J’ai embrayé : « Tu étais avec une femme. » Silence. Il m’a répondu calmement que j’avais dû faire une erreur et qu’il n’avait pas quitté son bureau de toute la matinée. Comment pouvait-il mentir de la sorte ? Même si cela me brisait le cœur, il fallait que je le sache. J’ai alors décidé de le suivre. Un matin, j’ai suivi Adrien dès son départ de la maison. Il a fi lé sur le périph puis a ralenti sur l’un des boulevards extérieurs. Il roulait au pas. Je ne comprenais pas. J’ai ensuite aperçu les filles. Parquées à quelques mètres les unes des autres, très peu vêtues malgré le froid. J’ai tout de suite compris, avant même que l’une d’entre elles ne s’approche et que mon mari baisse la vitre pour lui parler brièvement. J’avais l’impression de vivre un cauchemar. J’avais pensé à tout, sauf à ça. Le soir, après avoir couché les enfants, je lui ai tout déballé. Il a alors tenté de m’expliquer qu’il m’aimait et que ces visites n’avaient aucune importance. D’après lui, faire « ça » n’était pas « me tromper ». Je n’ai pas pu l’écouter. Il avait eu des rapports sexuels avec d’autres femmes que moi. Comment pouvait-il dire que ce n’était pas « tromper » ? Maintenant, quand je regarde le corps de mon mari, son sexe, j’ai l’impression qu’avec ces filles, il a sali notre intimité, il a sali notre lit, mon corps, ma tête. Il a contaminé notre amour avec quelque chose d’obscène, de « crade ». Refaire l’amour avec lui est impossible. J’ai essayé, mais je n’ai pas pu. Je suis bloquée. J’aurais mille fois préféré qu’il ait une maîtresse « normale ». » adrien, Lui, ne coMprend pas La gravité de son coMporteMent « C’est vrai que j’ai de gros besoins sexuels, comme la plupart des hommes. Ma femme ne s’en est peut-être pas rendu compte, ou alors j’ai eu peur de lui exprimer carrément mes envies. Peut-être que je la respecte trop pour lui demander souvent certains actes, dont les fellations. J’ai toujours été fasciné par ces femmes qui attendent l’homme à toute heure du jour et de la nuit. Je pense qu’elles m’excitent depuis que je suis adolescent. La première fois que j’y suis allé, c’était après la naissance de ma fille. J’ai trouvé ça agréable, facile, et je n’avais pas l’impression de mettre mon couple en danger. Ensuite, j’y suis retourné plusieurs fois par mois. Ce n’était pas tromper ma femme. Les prostituées sont là pour soulager les envies des hommes. Je ne leur donne pas rendez-vous, je ne leur téléphone pas, je ne leur parle pas, ou peu. Je viens et je paie. Je pense que beaucoup d’hommes mariés font comme moi. Les prostituées existent pour que les hommes ne trompent pas leur femme avec une maîtresse. Je ne me sens donc pas du tout infi dèle. D’ailleurs, je n’ai jamais couché avec l’une de ces femmes. Elles me font uniquement des fellations. Pour moi, ce n’est pas tromper. » L’avis du psY En recourant aux services d’une prostituée, les hommes protègent, encore mieux qu’avec une maîtresse, la prétendue pureté de leur compagne. La rémunération de la prostituée autorise à plaquer sur elle, sans culpabilité, des fantasmes inavouables et à tout lui demander sans se sentir en dette. Si Véronique préférait que son mari ait une « vraie maîtresse », c’est probablement parce qu’elle est angoissée par l’image dégradée et dégradante de la sexualité que lui renvoie la prostitution : le sexe sans amour. Véronique fait partie de ces femmes qui préfèrent se mesurer à une semblable ayant un nom, une adresse, à qui elles peuvent se comparer en se disant : « Je suis mieux, je vais le séduire à nouveau. » Il est à noter que tromper n’a pas le même sens pour les femmes et les hommes. Le sexe des hommes étant morphologiquement « détaché » de leur corps, ils séparent aisément sentiment amoureux et jouissance physique. Leurs partenaires, elles, s’impliquent entièrement dans la relation sexuelle, explique Françoise Dolto dans Sexualité féminine (Gallimard, 1999). 43



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