ut pas parler » face si nous n’étions pas aidés fi nancièrement ». L’avocat a fait savoir que si une césarienne avait été déclenchée 15 minutes plus tôt, Elke n’aurait subi aucun dommage, et que l’hôpital n’avait pas su détecter la position du bébé qui se présentait par le siège. Cependant, « aucune responsabilité n’a été déterminée pas plus qu’une quelconque négligence, mais nous sommes arrivés à un compromis qui a reconnu les risques et admis que la famille avait besoin d’être aidée fi nancièrement », précise l’avocat de la famille. Aujourd’hui Elke a neuf ans et n’a pas une vie des plus faciles. Heureusement, elle peut compter sur sa famille qui l’aime et lui apporte toute l’affection dont a besoin une petite fille de son âge, mais elle ne peut pas marcher et ne peut pas parler. Toute la maison a été aménagée pour faciliter la vie de la famille mais la communication était compliquée et la petite fille, tétraplégique, a besoin de soins permanents. « Ses rires, ses sourires et ses câlins sont vraiment super. C’est une petite fille adorable », confi e sa maman. Malgré tout, ses parents souhaitaient acquérir une machine qui permettrait à leur fille de communiquer mais ils n’avaient pas les moyens de se l’offrir. Une grande collecte a alors été organisée par le journal local, Kent Messenger, pour récolter les 20 000 euros nécessaires pour acquérir la machine fabriquée en Suède. Dotée d’une très haute technologie, la machine suit les mouvements oculaires pour aider à communiquer. L’œil muni de lasers vise une icône correspondant à un mot. La machine détecte alors le mot et le dit. On peut même former des phrases. « Pour la première fois, nous avons entendu « maman » puis « papa » … c’était vraiment émouvant car nous savions que cela venait de notre fille. » Elke s’est fait très vite à l’usage de la machine et trouve visiblement que c’est très bien de pouvoir enfi n communiquer avec son entourage. Mais le plus incroyable n’était pas encore arrivé. Sa maman raconte : « La machine a dit « je t’aime » trois fois de suite. Je croyais qu’elle était coincée ou quelque chose comme ça. Puis j’ai réalisé ce qu’elle disait. Étonnée j’ai regardé l’icône puis Elke. Je ne pouvais pas y croire. Je lui ai alors demandé « Tu dis ‘je t’aime’, c’est bien ça ? » et Elke a regardé l’icône « oui » … j’étais étonnée, comblée et au bord des larmes… » Son papa qui n’était pas loin et n’en revenait pas lui-même. « Nous sommes comblés. Notre fille qui n’a pas une vie facile, sait tout l’amour que nous lui portons et elle nous le rend bien. » En effet, la petite fille qui n’a pas pu parler pendant près de dix ans, peut enfi n dire ce qu’elle ressent. « Nous ne savions jamais ce qu’elle pensait vraiment, quels étaient ses sentiments, ses émotions, ce qu’elle sentait et c’est vraiment incroyable de pouvoir enfi n communiquer aussi librement. » La petite fille a toujours été une enfant gaie qui souriait facilement lorsqu’elle reconnaissait quelqu’un. Elle jouait avec son grand frère, très présent et très prévenant avec elle. Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la « Nous ne savions jamais ce qu’elle pensait vraiment... » vie d’Elke parce que maintenant, elle peut enfi n communiquer et exprimer ce qu’elle a au fond du cœur : et c’est avec beaucoup d’émotion que ses parents ont pu constater que c’était de l’amour, tout simplement. 15