Le dossier du jour Leslumières de Provence Quarante-six ans après ses premières fondations, le village du début du siècle et ses 800 habitants d’argile se mettent en scène au cœur du village de Noël àToulon U nvillage du début du siècle dernier coincé entre mer et montagne, où se font écho les voix de ses enfants, celle de Raimu, et de Pagnol... Le « ravi » plante le décor qui n’échappe au regard perspicace du papé qui apris place dans la calèche avec sa petite fille. « Le marché de Provence, c’est un peu le paradis sur terre », lâche-t-il. Ses marchands ambulants, ses pêcheurs, sa fanfare, ses bugadières, lavandières d’antan, son meunier qui utilise le mistral, « la respiration de Dieu »... Bienvenue dans le conte de Noël, revisité par son créateur Gérard Abbès. Quarante-six ans après avoir bâti les premières fondations de ce village, dans 15 m² de son appartement toulonnais,cepassionné l’a fait grandir avec ses habitants en argile du haut de leurs 26 centimètres. Un espace de120 m² Quatorze ans après avoir été exposé sous chapiteau au Mourillon, il prend toute sa dimension depuis 2005, au cœur du village de Noël toulonnais. Au terme de trois semaines non stop, avec l’appui de cinquante-quatre fidèles bénévoles, parmi lesquels Claude Costant ou encore Lucien Mayet, il s’étend sur 120 m² et dix mètres de - j* À%-...ît.6.e.ee..4Kiik, ; ae- profondeur,autour de la fontaine de la place de la Liberté. Elle est une des répliques en 2010, des neuf ouvrages d’art toulonnais qui sont sous les projecteurs de l’association « Son et lumière en Provence ». Parmi les nouveautés 2015, le campanille du tribunal administratif : cinq mois de travail. Où les voir ? La crèche animée du village de Noël. PlacedelaLiberté,sous le chapiteau, tous les jours jusqu’au 31 décembre. De 10 hà19h,du lundi au jeudi. De 10 hà20h,les vendredis, samedis et dimanches. Entrée payante:3euros, 1europour les moins de 12 ans. La crèche artisanale de René Gallucci En centre-ville,chezM. René Gallucci.Entrée libre. Tél:04. 94.91.75.99. La crèche animée par son créateur,GérardAbbès et son équipe de bénévoles sous « Les lumières de Provence » revit jusqu’au 31 décembre enson et lumières avec ses 800 santons d’argile. (Photos Laurent Martinat) Le théâtre deGuignol et ses quinze personnages. « Toutes mes crèches de Noël sont dédiées àMonique, ma femme », dit René Gallucci. Depuis la disparition de son épouse, ce Toulonnais a puisé son énergie dans l’amour qu’il lui portait pour bâtir,au fil des ans, ce village de Provence scintillant de mille feux. Vingt-et-un an plus tard, cet ancien boulanger,aujourd’hui gardien d’immeuble dans le centreville, continue de mettrelamain àlapâte, pour faire revivre l’esprit de Noël, dans son salon, sous le regard protecteur de « son ange-gardien ». Sa crèche artisanale qu’il aime faire découvrir à tous (lire ci-contre)– « mon plus beau souvenir a été le coup de cœur d’une dame 94 ans, et de son époux, âgé de 106 ans » –est une invitation au voyage sur les terresdeProvence, au fil de ses six aqueducs, dans la trilogie marseillaise de Marcel Pagnol.C. P.Cette grand-mère, venue spécialement de la Sarthe, rendre visite à sa fille à Toulon, avoue être tombée littéralement sous le charme. C’estunpeu une balade au cœur de Toulon : laporte de l’arsenal et sa tour de l’horloge, et ses marins, le clocher de la cathédrale, la barque de Saint-Pierre,le kiosque àmusique de la place d’armes, la fontaine de la place Puget et ses trois Dauphins, le joueur d’orgue de barbarie. Cette année, les petites mains d’artistes d’un noyau de bénévoles – Gérard Abbès, Francis Sohié, Evelyne Arnaud, Martin Caponi, et Jean-Jacques Durand –, ont planché, durant cinq mois, pour donner vie au campanille du tribunal administratif, àdeux pas de la place de l’Opéra. Maîtres santonniers Cette année, le village aux huit cents santons, signés au fil des ans, par deux maîtres d’Aubagne –Marius Chaves pour les petits de 15 cm, et en dessous, et Daniel Scaturro –a vu l’arrivée de nouveaux habitants et décors : lethéâtre de Guignol, la marchande de chichis fregis, le marchand de pains de glace, celui des marrons chauds et la marchande de laitTout ce petit monde va alors vivreunmiracle : lanaissance de l’enfant Jésus. Là-bas sur la colline, où une étoile mystérieuse traverse le ciel, suivie par les Rois Mages... Un moment de grâce, et une ambiance festive avec un final en feu d’artifice. Victoiren’a pas de mal àlâcher la main de son papa. Son regard seperd aumilieu des santons d’argile, qui grâce, àdes férus de la culture provençale apporte vingt-cinq minutes de douceur.C’est cela l’esprit de Noël... CATHERINE PONTONE La marchande de chichis fregis, nouvelle habitante. Une crèche provençale, princessedecœur René Gallucci met plus d’un mois à monter sa crèche artisanale. (PhotosC. P) var-matin Dimanche 6décembre 2015 Le bar de la Marine,la devantureàl’identique des scènes de la trilogie de Pagnol. |