HISTOIRE D’UNE UNITÉ COLLECTION POUR ALLER PLUS LOIN… Les récits d’aumôniers et prêtres-combattants sont nombreux, toutefois il appartient au lecteur de faire son choix avec esprit critique : interprétant parfois la guerre à travers le prisme de la religion, ces témoins particuliers ne furent pas toujours des plus objectifs ! Parmi les plus connus, on retiendra les parcours des abbés Lenoir, Liénart, Schuhler, Umbricht, tous cités dans cette étude, mais aussi des pères Doncœur, Thellier de Poncheville ou encore Brottier qui fut à l’origine de l’Union Nationale des Combattants (UNC). Enfin, le lien suivant permettra de consulter en ligne le livre d’or du Clergé et des Congrégations (1914-1922), document incontournable pour retrouver le parcours d’un religieux en 1914-1918 : http://aaef.abcf.fr/pdf/Livre_dor_clerge_1914-1918.pdf Des circulaires viennent sèchement rappeler en 1916 puis 1917 que « les ecclésiastiques employés pour le service cultuel et les cérémonies religieuses restent astreints à toutes les obligations de leur grade, et notamment au port de la tenue militaire ». Non reconnus, les aumôniers bénévoles ne sont évidemment pas dotés de matériel réglementaire mais sont généralement aidés par une association catholique, l’œuvre de Notre Dame du Salut : elle leur fournit des chapelles portatives en valises contenant le nécessaire pour la célébration de la messe, ainsi que les ornements de l’officiant. III. L’éminent bilan des aumôniers de 14-18 En guise de conclusion à ce double article, rappelons que dans des conditions parfois bancales, un service religieux cohérent fut assuré jusqu’à la fin des hostilités. En dépit des pertes consenties et d’un engagement sans limites, les aumôniers furent encore l’objet, notamment en 1916-1917, d’attaques politiques virulentes, mais les témoignages démontrent sans conteste que leur rayonnement moral mérita l’estime quasi-unanime des poilus, croyants ou non. Avec 3101 prêtres et séminaristes, 1517 religieux et novices tombés au champ d’honneur (dont 131 aumôniers) le bilan est éloquent ; compagnons d’armes ayant partagé les souffrances des combattants, l’engagement des aumôniers ne fut pas vain : la fraternité des tranchées avec des Français de tous bords contribua à l’apaisement entre l’Eglise catholique et l’Etat au lendemain de la guerre. En outre, l’expérience du conflit suscita la création d’une Aumônerie aux armées, dont les premiers représentants servent dans les troupes d’occupation de l’Allemagne dès 1919. Remerciements de l’auteur : Messieurs Régis Calvet, Thierry Marchand, Eric Baradon, Philippe Dumont, Fabrice Fraslin, Christophe Teyssot. La messe en première ligne : ce cliché illustre in situ les ornements présentés. La légende mentionne ironiquement que cette messe à 50 m des Boches était courte et sans chant ! (coll. Thierry Marchand) 76 UNIFORMES | COLLECTION |