HISTOIRE D’UNE UNITÉ COLLECTION L’aumônier porte cette fois-ci une tenue plus adaptée pour le cantonnement, une visite hors de la zone des armées ou bien une prise d’armes. Les différents attributs ont été décrits dans la première partie de cette étude. (coll.de l’auteur) L’état-major du Régiment de marche de la Légion étrangère (RMLE) autour de son illustre chef le lieutenant-colonel Rollet, à Dampierre (Aube) en juillet 1917. A droite du groupe se tient l’abbé Stanislas Gas, de Bordeaux, aumônier de la 1 re Division de marche du Maroc durant toute la campagne. Blessé 2 fois et cité 9 fois, officier de la Légion d’honneur en 1920. A noter le petit insigne porté sur la coiffure qui paraît être un croissant et une étoile, rappelant l’appartenance aux troupes d’Afrique. (ECPAD) de régiment est impossible, on tentera d’un moyen terme. Tout en continuant d’appartenir administrativement au GBD, l’aumônier ne pourrait-il pas être détaché aux lignes quatre ou cinq jours par semaine, quitte à revenir chaque dimanche assurer le service religieux dans les cantonnements proches de sa formation sanitaire ? Le 9 novembre, le général approuve ce projet, et, le soir-même, le Père Lenoir est aux tranchées pour son premier séjour ». II. Les prêtres-soldats Les prêtres-soldats sont des mobilisés ordinaires et pas des aumôniers ; cependant, une initiative fait son chemin dès 1915 : pour les aider dans leur tâche, les aumôniers sollicitent le concours de ces prêtres mobilisés dans les unités combattantes. Ils peuvent exercer éventuellement des fonctions religieuses en tant qu’aumônier bénévole mais leur statut ne doit pas être confondu avec celui d’un aumônier officiel. Omniprésents dans les unités, ces jeunes prêtres-soldats, souvent infirmiers ou brancardiers, sont souvent les mieux placés pour apporter les secours de la religion : pour prendre une image simple, l’aumônier est le « curé » officiel de la division, les prêtres-soldats sont ses auxiliaires couvrant l’ensemble du front. La loi des curés sac au dos Pour bien comprendre, un retour en 1889 s’impose : la loi sur le recrutement de l’armée (dite des curés sac au dos) avait imposé le service militaire aux séminaristes, ce dont ils Un aumônier du 135 e RI d’Angers. A l’instar de quelques aumôniers, il porte une croix type « missionnaire » en lieu et place du modèle réglementaire dont quelques prêtres contestent le côté trop « militaire ». Son bonnet de police est également de fantaisie avec une croix en galon et le numéro du corps. Seules ses décorations attestent qu’il s’agit vraisemblablement d’un aumônier titulaire, dont le statut assimilé aux officiers ouvre droit à l’attribution de la Légion d’honneur. Un prêtre-soldat, nonofficier, aurait eu la Médaille militaire. (coll. Christophe Teyssot) 72 UNIFORMES | COLLECTION |