HISTOIRE D’UNE UNITÉ COLLECTION capable de franchir pratiquement tous les obstacles et dispose d’une autonomie de deux jours de combats. Les légionnaires vont les armer (d’abord par des fusils-mitrailleurs Bren, de F.M 24-29 et enfin par des mitrailleuses de calibre 30) et les modifier pour une meilleure adaptation aux milieux marécageux. L’équipage par « crabes » est au nombre de quatre et un moyen radio est installé dans chaque engin. Marqué le baptême du feu pour les « crabes » Sous le commandement du capitaine de Baulny, les cadres de ces deux escadrons utilisent très vite ces engins et les mettent à profit. Ils optimisent avec beaucoup d’intérêt et d’intelligence les qualités de manœuvre de ces M29C. Leur baptême du feu est célébré lors de l’opération « Vega » dans la plaine des joncs, du 14 au 18 février. Leur emploi se montre satisfaisant et il se confirme avec l’opération « Jonquille ». Grâce à ces victoires, cette conception de combats, pensée et travaillée par le capitaine Baulny est mise en exergue créant, ainsi, une théorie réglementaire. L’année 48 voit l’augmentation du personnel et la genèse du « jaunissement » des troupes. Ce nouveau recrutement permet en octobre la création du premier commando régimentaire. Celui-ci dépend du 5 e escadron et est conduit par le lieutenant De Laffon. Pendant ce temps, les autres escadrons garantissent les missions de l’A.B.C. Les véhicules obsolètes britanniques et l’armement anglais sont remplacés par du matériel américain en 1949. En 1950, quelques modifications surviennent au sein de l’unité ; délocalisation d’escadrons, acquisition de nouveaux matériels et mutation des unités. En exemple, le 6 e escadron déménage en février, du Centre Annam pour Sadec en Cochinchine. Il y intègre le 1er G.E. Du matériel est encore livré au régiment ; pour les légionnaires ayant connu les campagnes de la libération, ces nouveaux véhicules fournis n’ont aucun secret pour eux : ce sont des automitrailleuses M8 et M20. Ils récupèrent aussi des chars obusiers M8. Avec l’ingéniosité d’infiltration et le combat à outrance de l’ennemi, des esquifs, renforcés de blindage, sont mis sur pied pour le contrer. C’est ainsi que l’E.H.R. met en place des petites vedettes de 8 mètres qui montrent leurs limites de feux. Mais elles sont renforcées en nombre par d’autres d’embarcations de la marine : ces dernières possèdent une envergure de 11 mètres, sont mieux blindées, plus rapides et mieux armées. Avec ce renfort de vedettes, la prévention fluviale se révèle beaucoup plus efficace. A la fin de l’année 1950, cette première restructuration transforme complètement l’articulation du régiment : Le 1er G.E. est implanté en Cochinchine et regroupe trois escadrons amphibies (le 1 er, le 2 e et le 6 e escadrons) et équipés de trois pelotons de « crabes ». Le 2 e G.E. est, quant à lui, situé en centre Annam. Celui-ci comprend trois escadrons (3 e, 4 e et 5 e escadrons) constitués de quatre pelotons blindés. Quant à l’E.H.R., il s’installe à Tourane ; il est la colonne vertébrale du régiment. Il assure les missions de soutien, et de commandements. Mais l’escadron possède, également, deux pelotons de protection sur AM M8 et d’un peloton de vedettes blindées. Face à un adversaire possédant un sens d’adaptation assez inné, les tactiques d’emploi des « crabes » commencent à être à bout de souffle en 1950. En réalité, le « Viet » se dissimule de plus en plus dans des zones beaucoup plus impraticables pour les chenillés. On se rend compte, aussi, du nombre insuffisant de M29C au régiment et de sa demande d’entretien assez constant. Mais l’arrivée desL.V.T.4 donne un second élan dans la traque de l’ennemi et dans la maîtrise du terrain. Ce nouvel engin, d’origine américaine, développé dans les années 30, est conçu pour progresser dans des milieux marécageux. Il fait ses preuves lors de la guerre du p Défilé d’un escadron dans la rue devant la population. Les légionnaires ont vissé leur képi blanc sur la tête et lustré leurs véhicules de prédilection. t Sur un fond d’un numéro du journal « Képi blanc » où des légionnaires du 1er R.E.C. posent, on peut observer divers insignes et autres. En dessous se trouvent un cendrier du 1er escadron du 1er G.A. et un autre régimentaire. Pacifique se modernisant au fil des problèmes rencontrés. Ce chenillé amphibie, d’une grande compétence pour le débarquement d’assaut, peut conduire des troupes à l’échelle d’un demi peloton par engin ; soit une capacité de transport de 15 hommes. Quant à son équipage, il se résume, en tout, à 6 hommes. LeL.V.T. est, comparé aux « crabes », blindé et solidement armé. En effet, il est équipé de deux mitrailleuses de calibre 30 et de deux mit 50. Il possède, aussi, deux canons sans recul par peloton. En même temps, son homologue d’appui, leL.V.T.4.A l’accompagne. Celui-ci est équipé d’une tourelle de 75mm. Baptisés « alligators », ils sont regroupés en pelotons avec quatre véhicules de transport, un d’appui et un de dépannage, le tout dirigé par un véhicule de commandement. L’emploi de ces nouveaux mastodontes se réalise fin 1950 au sein du 1er G.E. Un problème non négligeable est soulevé pour le transport des « Crabes » et « Alligators ». En effet, ces deux engins supportent mal les voies routières 1. Ce désagrément annexe est étudié et une solution principale est trouvée par l’emploi deL.C.T. ouL.S.T. pour le déplacement de ces véhicules capricieux. Cette nouvelle dotation provoque une nouvelle mutation du régiment à partir de juillet 1951. En effet, le colonel Royer, nouveau chef de corps, cherche à fructifier et développer les possibilités opérationnelles de son régiment. Il en découle la création d’une unité amphibie et des unités blindées en sous-groupements opérationnels. 16 UNIFORMES | COLLECTION |