UN HOMME, UNE COLLECTION Francis Weyl : Collecti sauvegarder l’Histoire TEXTE ET PHOTOS : Francis Weyl Dès mon plus jeune âge j’ai ramassé des objets militaires, parfois inoffensifs comme des casques ou divers équipements, parfois extrêmement dangereux comme des obus et autres grenades. Si je pouvais garder les premiers, invariablement mon père faisait disparaitre les seconds. Je crois que j’ai toujours eu le virus de la collection des objets militaires ; je dirais même que c’est en quelque sorte héréditaire dans la mesure où mon grandpère, qui était lieutenant dans l’armée du Kaiser est rentré en 1918 avec toute une collection d’armes et équipements anglo-américains ; malheureusement dispersés au cours des années. Mais le vrai déclic du collectionneur s’est produit un jour de 1974 lorsque j’ai échangé une vieille montre à gousset, même pas en argent et toute déglinguée, contre un casque et l’équipement complet d’un GI. (J’ai toujours encore ce casque et le reste dans ma collection d’autant que, et je ne l’ai appris que quelques années plus tard, le liner de ce casque est un St Clair basse pression et c’est le seul dans toute ma collection). A partir de ce jour je n’avais qu’une obsession, monter des mannequins américains complets dans un premier temps, allemands et français dans un deuxième temps, et me constituer un musée comme j’en avais vu en Normandie lorsque mes parents nous faisaient visiter les plages du débarquement pendant les vacances. Après une période maquette, intéressante mais pas assez dynamique à mon gout, j’ai eu la chance de récupérer la tenue US complète de l’interprète du général Leclerc ainsi qu’une collection de livres et de documents historiques inédits datant de la Seconde Guerre mondiale. Ces objets ont donné un coup de fouet à ma collection ; je me suis vraiment mis à chercher, à faire les marchés aux puces, les bourses, à rencontrer d’autres collectionneurs, à me documenter et ainsi à constituer un véritable stock de matériels et d’équipements. Dans les années 70/80, le matériel US étant dédaigné par les collectionneurs qui ne recherchaient que de « l’allemand » je rentrais donc des marchés aux puces du dimanche matin et autres manifestations avec parfois 2 ou 3 casques US complets, du matériel US à gogo et le tout pour une bouchée de pain. En chinant à droite à gauche, j’ai toujours trouvé et récupéré des objets p Fin automne 1944 arrivée de la Schwere PanzerJäger Abteilung 654. Le Jagdpanther est reconstitué sur la base d’une chenille authentique dont aucun collectionneur de l’époque ne voulait, que ce soit des roues ou des patins de chenille de char allemand, des pièces de véhicules US, des jerrycans US et Allemands, des caisses à munition, des tenues France 40 et US ou encore plus récemment les petites figurines et miniatures du WHW (Winterhilfswerk, service d’aide sociale d’hiver allemand) etc. Bref ma collection s’est montée à contrecourant de la « mode » des collectionneurs d’alors. Du Français 40 et surtout de l’Américain quand je n’avais pas beaucoup d’argent à investir et de l’Allemand lorsque j’ai commencé à bien gagner ma vie. Comme c’est malheureusement souvent le cas chez de nombreux collectionneurs, tous ces objets s’entassaient dans une pièce de 30 m2. Jusqu’au jour (2005) où ; deux de mes amis, Salvatore et Mickael m’ont suggéré de transformer d’anciennes écuries et m’ont donné un sérieux coup de main dans la réalisation de ce projet, qu’ils en soient remerciés ici. J’ai retroussé mes manches et les weekends et autres congés se passaient 80 UNIFORMES | COLLECTION |