Le lieutenant Tommy-Martin en uniforme beige de l’infanterie coloniale. subordonnés, le lieutenant-colonel D’Ornano et le commandant Hous. Le 28 décembre, Abel Tommy-Martin fait partie du fameux vol effectué par deux avions Bristol Blenheim de Fort-Lamy à Ounianga, via Faya. Parmi les passagers se trouvent les premiers combattants de la France libre, le lieutenantcolonel d’Ornano, le commandant Hous, le capitaine Lager, les lieutenants De Pange et Meurant, le sous-lieutenant D’Estachen, l’Adjudant Guini. Abel Tommy-Martin raconte le vol dans son carnet de route : « Contact avec le grand désert. Koro-Toro, tout petit vu du Blenheim qui m’emporte sur Faya. Quelques dunes éparses, croissants perdus sur le sable. J’oubliais le Bahr-El Ghazal, sinuosité de couleur sombre où l’on essaye de deviner les nombreux troupeaux d’antilopes. Faya : D’abord une masse sombre aperçue à 50 kilomètres, puis trois tours rapides effectués au dessus de la palmeraie. Les haricots Abel Tommy-Martin en tenue de l’infanterie coloniale : le galon de lieutenant apparaît sur l’avant du calot. La carte de visite du souslieutenant Abel Tommy-Martin, de l’infanterie coloniale. goranes (autochtones) sont caractéristiques. Je distingue l’ombre de l’avion qui file à travers les palmiers. L’appareil du colonel qui a soudain plongé à notre droite vient de se poser. C’est notre tour, un choc un nuage de poussière blanche, puis le vrombissement des moteurs s’éteint et j’aperçois les officiers de la garnison Faya, en particulier Arnaud. Le soleil éblouissant sur le terrain de bancs blanc. Déjeuner casse croute rapide dans la case du commandant sur la place blanche puis nouveau départ. Je m’accroche dans la tourelle arrière pendant le décollage. Grosse impression du sol qui file à toute allure et des dunes qui soudain s’affaissent. Je suis couché à plat ventre sur les bagages, ma tête à quelques centimètres derrière celle du pilote. Le vent de sable arrive et le paysage au dessous de nous se voile de temps à autre. Nous descendons : Quelques arbres sont aperçus dans les dunes de sable. Un brusque virage à droite et subitement j’aperçois à la verticale le lac d’Ounianga. Il paraît noir, strié de longues traînées d’écume blanche. Les palmiers sont échevelés par le vent. Nous frôlons la falaise du poste dans lequel nous voyons courir quelques hommes. Trois tours de terrain que je vois prendre, dans les virages secs des inclinaisons bizarres. Le petit cercle de bancs ou est inscrit Ounianga se déplace curieusement et disparaît au milieu des nuées de sable. Je ne vois guère à la place du pilote. Atterrissage plutôt brutal ». Dans le même temps, le 27 décembre, deux patrouilles britanniques du long range desert patrol du major néo-zélandais Clayton et de la garde Crichton-Stuart quittent Le Caire en camions Bedford pour se joindre aux forces françaises libres du Tchad : l’histoire est en route. Raids dans le désert : les premières reconnaissances Koufra est considéré par les Britanniques comme un objectif militaire puissant et Le pistolet Beretta modèle 1935 en calibre 7,65 mm et son étui pris par Abel Tommy-Martin à Koufra. Cette arme équipait la marine royale, l’aviation et les troupes coloniales italiennes. Les autres unités militaires étaient équipées de Beretta mod.34 en 9 mm court. imprenable. La garnison est constituée d’environ 400 soldats dont une centaine d’italiens mais les chiffres sont contradictoires et évoquent également une force de plus de 1000 hommes. La compagnie saharienne, la sahariana di Cufra montée sur véhicules A S 37 et équipée de mitrailleuses Breda et de canons Scotti est très mobile et bénéficie de l’appui aérien de 7 avions Ghibli et Savoia- Marchetti. Mais Leclerc veut une victoire symbolique. Il croit en la valeur militaire des colonnes de véhicules mobiles : « la valeur d’une voiture, c’est la valeur de son équipage » dit-il. Juin 1939 : sur le « Brazza », le souslieutenant Tommy-Martin en route pour son affectation au Tchad. COLLECTION | UNIFORMES 31 |