OBJETS ET DOCUMENTS COLLECTION Remise du drapeau d’une section de province par Jean Renaud. La vente d’objets divers (pipes, canifs, miroirs de poche…) frappés de l’emblème du mouvement est une pratique très usitée durant l’entre-deux-guerres, comme nous le rappelle cette publicité tirée d’un numéro du Journal de la Solidarité Française daté de 1935. Brassards de gradés de la Solidarité française présentant les deux modèles de coq ayant existé. Divers papillons de propagande aux thèmes variés, dont un prônant l’organisation corporative du pays, sujet fétiche du théoricien du corporatisme, Louis Mouilleseaux. les ligueurs ont, à certains moments, trouvé interminables ces douze mois d’organisation sévère (...) Le but visé par les deux ligues est atteint. Le travail de la LNGF et de la LNJF est donc terminé. Les ligues disparaissent. Mais les hommes demeurent. Et c’est en plein jour que désormais, tous unis dans la Solidarité française, anciens combattants et jeunes doivent agir, pour la réussite complète de notre mouvement national ». Le 19, Le Figaro se fait plus précis encore : « Dans le courant de la semaine, nous publierons des facsimilés de la carte d’adhérent qui, enfermée dans une pochette de cellophane transparent, constituera une véritable carte d’identité. Deux clichés d’insigne seront aussi donnés. Cet insigne sera envoyé à chaque adhérent contre remboursement ou dès réception de sa cotisation ». Sous l’emblème du coq gaulois L’emblème de la Solidarité française est le « coq gaulois défendant son sol ». Jean Renaud, dans L’Ami du Peuple du 15 mai 1933, présente aux lecteurs ce gallinacé : « Un coq tout noir, panache au vent, crêté de rouge, découpé en silhouette précise sur un fond d’argent, arc-bouté, le bec sur la défensive, prêt à l’attaque ou à la riposte, les pattes solides, bien musclées, enfoncées dans SA terre qu’il défend, tel est l’emblème créé et arrêté par celui qui a conçu et animé la SOLIDARITE FRANÇAISE en publiant en même temps la Réforme de l’Etat. Le destin de cet emblème est d’être à la fois un insigne de Rassemblement et une marque de reconnaissance entre tous ceux qui le porteront (…) Il est appelé à fleurir toutes les boutonnières en France, aux Colonies. Il permettra, puisque pas un métèque n’osera s’en parer, à ceux de France de se compter ». La Solidarité française est finalement fondée le premier juillet 1933 afin, officiellement, de se consacrer à « l’étude et la solution des problèmes se rattachant à toutes les questions économiques, financières, politiques et sociales ». Les statuts sont déposés à la Préfecture de police. Coty est riche, ambitieux, connu… et débordant d’énergie. Ses ennemis sont légion, mais son entregent reste proverbial. Ce dynamisme de la SF attire ainsi rapidement plusieurs dizaines de milliers de membres et de sympathisants. Un an plus tard, l’organisation doit être scindée en deux branches : les miliciens, ou « Chemises bleues », formant les Sections d’assaut ou les Groupes de protection, et les « simples » membres de la SF, parfois férocement qualifiés de « pantouflards » par les plus activistes. Il existe même des « Chemises bleunoir » dans lesquelles s’inscrivent, à Paris comme en province, les plus déterminés des hommes de Coty. Pourtant, les concurrents sont nombreux. Le « socialiste national » Gustave Hervé a, par exemple, lancé une Milice socialiste nationale (MSN) en novembre 1932 d’où se détache, en août 1933, le Francisme de Marcel Bucard. Immédiatement, Solidarité française et Francisme entrent en conflit. En effet, seul un œil politique exercé peut alors distinguer une chemise bleue… d’une autre 70 UNIFORMES | COLLECTION |