COLLECTION HISTOIRE D’UN COMBATTANT Le général Gibon Guilhem p Etat-major et éléments du 3 e R.T.A (8 e compagnie) vers 1890. Charles Gibon (haute taille et veste à brandebourg) est à l’arrière-plan du groupe d’officiers. Le 23 janvier 1862 naissait à Rueil, Charles Gibon, fils du lieutenant-colonel Armand Gibon servant au 1er régiment de grenadiers de la garde impériale. Huit ans plus tard, la France est en guerre avec l’Allemagne, Armand Gibon devenu général de brigade est mortellement blessé Le 19 octobre 1870 au combat de Sainte-Anne à proximité de Metz. A la suite de cet événement, sa veuve, d’origine écossaise retourne en Angleterre où elle épousera un officier 18 UNIFORMES | COLLECTION Renvoyé de Saint-Cyr Le 19 mars 1898, Charles Gibon est nommé instructeur à l’école spéciale milide l’armée des Indes. Le jeune Gibon est confi é aux bons soins du général Lacretelle et à son épouse Valérie. Il ne reverra jamais sa mère. Fils d’un officier mort au champ d’honneur, élevé dans un milieu voué aux plus pures traditions militaire, c’est tout naturellement que Charles Gibon va opter pour le métier des armes. Engagé volontaire le 25 octobre 1882, il est reçu à l’école spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion des « Pavillons noirs » – Il en sort deux ans plus tard, classé 97 e sur 406. Nommé sous-lieutenant le 24 septembre 1884, il rejoint le 142 e régiment d’infanterie le 1er novembre suivant. « M. le sous-lieutenant Gibon vient d’arriver au corps, sortant de l’école spéciale militaire d’ou il est sorti avec le n°97 sur 406 élèves - Arrivé au corps en novembre 84 - Se présente bien - Grand et bel officier- Bien constitué – Vigoureux – Apte à faire campagne – Fera je crois, un officier distingué – Très bonne éducation – Montre du Zèle – Fera bien – Animé d’un bon esprit militaire – Un peu timide à conduire doucement. » Le 12 février 1885, le souslieutenant Gibon rejoint Salon et prend la conduite d’un détachement au 1er régiment de zouaves. Deux jours plus tard, il débarque à Oran. Le 29 février 1888, il est nommé Lieutenant, affecté au 4ème régiment de tirailleurs algériens en garnison à Sousse. Un mois plus tard, il rejoint la Tunisie. Le 11 septembre 1888, il passe au 3 e régiment de tirailleurs algériens. Le 16 janvier 1891, le Bey de Tunis lui confère la décoration de 3 e classe (officiers) de l’or- t Charles Gibon jeune sous-lieutenant au 142 e de ligne à Lodève en 1884. TEXTE ET PHOTOS : Bruno Nion p Insigne régimentaire du 39 e R.I., adopté le 4 décembre 1936, représentant un drakkar normand voguant sur la Seine, avec pour fond la cathédrale de Rouen. dre de Nichan Iftikhar. Son séjour outremer se termine le 31 mai 1894, soit près de neuf années passées sur le sol africain. Nommé capitaine le 4 mai 1894, Charles Gibon de retour en métropole est affecté au 65 e régiment d’infanterie. Le 9 décembre 1896 Il est nommé ordonnance du général Lannes qui commande la 21 e division (11 e corps d’armée). « Distingué sous tous les rapports, il a déjà malgré sa jeunesse, de beaux services militaires et remplit avec tact, discrétion et capacité ses fonctions d’officier d’ordonnance. » (Nantes, 6 janvier 1897 le général commandant la 21 e division). Le 12 juillet 1897, Charles Gibon est nommé au grade de chevalier de la légion d’honneur. Le 5 novembre 1897, il réintègre le 65 e R.I. « Le ministre ne voulant pas maintenir un officier non breveté dans les fonctions d’ordonnance d’un général de division. » Disgrâce ? - déclaré admissible à l’école de guerre en juillet 1893, il n’avait pas été reçu malgré un classement honorable... |