ALEXANDRE ESTRELA OFF — : « Métal hurlant », jusqu’au 16 juin à la Fondation Calouste Gulbenkian — Si EXPOS le travail d’Alexandre Estrela peut sembler hermétique de prime abord, il révèle tous ses mystères dès lors que l’on se penche sur ses secrets de fabrication. De par leurs attributs physiques, les surfaces métalliques (peintes, rayées, éraflées, perforées) que l’artiste lisboète utilise comme des écrans transforment subtilement les images projetées. À l’entrée de l’exposition, la photographie d’un tube et de pièces de monnaie en cuivre, par un simple réfléchissement de lumière, donne l’illusion de les voir se transformer en or (Ouro mouro). Dans l’installation Circuito integrado, l’image d’une plaque de cuivre est projetée sur une surface en aluminium dans laquelle sont creusés deux sillons dont l’itinéraire est suivi par une ligne d’ombre qui émet des sons au fur et à mesure de son déplacement, tandis que la tentative d’allumage d’une lampe fluorescente donne lieu à une composition abstraite faite de flashs de lumière (Balastro). Sur un moniteur vidéo placé dans un recoin, les sillons d’un morceau de Robert Frippet Brian Eno sont examinés au microscope, générant des saccades hypnotiques (An Index of Metal). Et l’on reste fasciné par l’image d’un tronc d’arbre tagué d’un logo maladroit du groupe Metallica qui se distord à mesure que s’amplifient les réverbérations de l’écran en cuivre, objet d’une performance sonore (Metálica). Entre simulacre et transmutation, ces images irradiantes sont autant de prétextes à l’exploration et à la mise en abyme des propriétés du matériau en lui-même. L’expérience, à la fois austère et envoûtante, redéfinit les rapports entre image, médium et perception. JULIEN BÉCOURT JAGNA CIUCHTA Les expositions de Jagna Ciuchta réunissent des œuvres d’artistes identifiés, mais aussi amateurs voire anonymes, qu’elle choisit et incorpore à une forme de décor dans lequel les notions de représentation et de reproduction de l’œuvre d’art sont repensées. Ici, on erre, sous le regard d’images carnivores, au sein d’un écosystème métamorphique tel un organisme vivant, aux dimensions et strates multiples. ANNE-LOU VICENTE : « Darlingtonia, la plante cobra », jusqu’au 15 juin à l’école municipale des Beaux-Arts galerie Édouard-Manet (Gennevilliers) Alexandre Estrela, Métal hurlant (détail d’essai balistique de 1872, musée Naval de Lisbonne), 2019 90 Les surfaces métalliques transforment subtilement les images projetées. GUSTAV METZGER Gustav Metzger développa dans les années 1960 les concepts d’art autodestructeur et de grève de l’art, s’employant activement à replacer le contexte politique au cœur de la réflexion artistique. L’exposition présente deux œuvres qui marquent le début et la fin de sa carrière : conçue en 1962 mais jamais réalisée, la première expose l’édition du jour d’un quotidien, tandis que la seconde, datant de 2005, évoque un mémorial à partir de dizaines de copies agrandies de boîte de mouchoirs en carton. A.-L. V. : du 17 mai au 13 juillet à la galerie MFC-Michèle Didier ALEXANDRE ESTRELA 2019 ALEXANDRE ESTRELA 2019 |