OFF VASARELY — : « Vasarely. Le partage des formes », du 6 février au 6 mai au Centre Pompidou — Du EXPOS Vasarely, Alom, 1968 logo de Renault jusqu’au mobilier urbain, l’évocation de Vasarely est une madeleine du Paris des années 1970. Graphiste à l’agence Havas, ce natif de Hongrie marche dans les traces du Bauhaus avant de développer un langage formel qui anticipe l’op art et l’art cinétique. Reliefs sphériques, surface, vibrations, lumière, mobilité : le psychédélisme déteint sur la modernité visuelle, accrochant l’œil par des illusions optiques et des polychromies acidulées inspirées des prismes du cristal. En l’espace de trente ans, Vasarely produit la bagatelle de 10 000 tableaux. L’abstraction picturale s’y fond dans le design décoratif, à la lisière du kitsch. Son projet de « cité polychrome du bonheur », une fondation ouverte en 1976 à Aix, trouve une résonance dans les utopies et le productivisme des Trente Glorieuses. Peu d’artistes se seront vu confier de leur vivant une telle production d’objets manufacturés, dont l’exposition offre un large éventail. Mode, design ou musique (Michel Polnareff et David Bowie le plébiscitent), Vasarely le visionnaire est omniprésent, avant de tomber en désuétude et de sombrer dans l’oubli. Ironie du sort : il aura fallu attendre que soient effacées toutes les traces de sa présence à Paris (la façade de RTL, démontée l’an dernier, en était l’ultime vestige) pour que l’artiste, considéré par ses détracteurs comme un publicitaire, trouve de nouveau grâce dans une institution muséale. Donnant à voir des œuvres rares, cette rétrospective porte un nouveau regard sur son travail ancré dans la culture populaire, à l’ambition de « folklore planétaire ». JULIEN BÉCOURT DECEBAL SCRIBA Première exposition en France de l’artiste conceptuel roumain né en 1944 – et pourtant installé en Île-de-France depuis 1991. L’occasion de découvrir des pièces historiques des années 1970 et 1980 (des œuvres sur papier, des photographies documentant ses performances et installations…) qui témoignent avec une rare force poétique de la nécessité (toujours actuelle) d’inventer des moyens d’expression parallèles et de faire parler et (se) réfléchir le corps et l’univers auquel il appartient. ANNE-LOU VICENTE : jusqu’au 23 mars à la galerie Anne-Sarah Bénichou 98 Le psychédélisme accroche l’œil par des polychromies acidulées. FUTOMOMO Futomomo : un drôle de mot qui, en japonais, désigne dans le shibari (une pratique érotique de bondage) un nœud servant à encorder la jambe. Ne vous attendez pas à des photos et encore moins à des ateliers pratiques dans cette exposition collective réunissant un ensemble d’œuvres (des vidéos, des sculptures, des peintures, des installations) qui montrent en même temps qu’elles les incorporent la fétichisation du quotidien et notre regard libidinal sur les choses. A.-L. V. : jusqu’au 30 mars au CAC Brétigny PHOTO : CENTRE POMPIDOU/PHILIPPE MIGEAT/DIST. RMN-GP ; ADAGP, PARIS, 2018 |