Trois Couleurs n°167 fév/mar 2019
Trois Couleurs n°167 fév/mar 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°167 de fév/mar 2019

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : MK2 Agency

  • Format : (170 x 285) mm

  • Nombre de pages : 120

  • Taille du fichier PDF : 15,2 Mo

  • Dans ce numéro : les éternels...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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SONS JESSICA PRATT OFF —  : « Quiet Signs » (City Slang) Sortie le 8 février — La dernière fois que Jessica Pratt s’est fait entendre, elle traversait une zone de turbulences  : déménagement de San Francisco à Los Angeles, séparation amoureuse, deuil maternel. C’était il y a quatre ans, une éternité. Si le retour de la Californienne a quelque chose de plus apaisé, les nuages demeurent. « Après deux longues années de tournées, je me suis sentie exténuée, physiquement et mentalement, confie la musicienne. J’étais vidée, je n’avais plus rien à donner. L’album explore ces ténèbres intimes, mais de manière moins frontale que sur le précédent disque, où j’étais dans une réaction spontanée de survie. Sur Quiet Signs, c’est plus contemplatif, moins désespéré. » Le décor, jusqu’alors dépouillé, s’est étoffé d’orchestrations, d’orgues, de flûtes, de cordes. Le disque s’ouvre sur quelques notes de piano rêveuses à la Erik Satie, sur un fil entre souffle pastoral et déprime urbaine. Puis, accompagnée de sa guitare, la trentenaire enroule ses neuf chansons dans SI TON ALBUM ÉTAIT UN FILM ? « Le premier morceau de mon album est une référence à Opening Night de John Cassavetes, un film que j’adore. Gena Rowlands est fantastique. Mais si mon disque était un film, l’actrice principale serait une inconnue. Ce serait un drame, un film d’auteur avec un côté 108 un mouvement ondulatoire fascinant, aussi hypnotique que les rouleaux d’un torrent. Avec ce disque atemporel, Pratt s’inscrit dans la lignée des prêtresses folk du début des années 1970, Linda Perhacs, Sibylle Baier, Karen Dalton, Vashti Bunyan. Une ascendance éthérée qu’elle ne nie pas, ajoutant au passage quelques habitués de sa platine comme Scott Walker, Marianne Faithfull ou Burt Bacharach. Pratt fait sienne cette tradition racée de songwriters, à l’aune de son curieux grain vocal, qui, balayé par de lumineux arrangements, semble léviter. « En studio, l’ambiance était silencieuse, concentrée. Ça m’a fait penser à une scène de théâtre. Non que je sois actrice, je n’ai aucune expérience dans ce domaine. Mais je me suis rendu compte que j’avais écrit des chansons peu évidentes à chanter. Il fallait donc que je m’exerce durant l’enregistrement, comme une comédienne sur scène, qui essaie des choses pour trouver l’interprétation la plus juste. » Habitées, ses mélopées ont l’évidence troublante d’un songe enfoui. ÉRIC VERNAY abstrait. Et quelques notes d’humour également. Il serait question de combats intérieurs, d’introspection. Un film raconté à la première personne, du point de vue de l’héroïne. L’atmosphère y serait primordiale, avec des silences et un soin porté aux détails, comme chez Aki Kaurismäki. » JESSICA PRATT A. DOLA BORANI
JUKEBOX BRUIT NOIR  : « II/III » (Ici d’ailleurs) Nouveau tour de piste (noire) pour Pascal Bouaziz, qui remâche son dégoût du monde, des autres, de lui-même, sur les nappes neigeuses et les beats stalactites de Jean-Michel Pirès. Pas de quartier  : on juge les vivants, on énumère les morts ; l’épigramme est amer, la mémoire glacée. Inutile d’espérer ici un rachat par l’art ni un semblant de catharsis. Bruit Noir ne voit que le gouffre. MICHAËL PATIN STEVE GUNN  : « The Unseen in Between » (Matador) Ancien accompagnateur de Kurt Vile, SteveGunnrevendique depuis une dizaine d’années son lopin de terre cosmopolite sur le continent americana (ses influences vont de Pentangle aux râgas indien). Aussi discret que bosseur, le chanteur-guitariste flingue pour de bon la concurrence grâce à cette collection de chansons pop-folk-country au parfum de classiques  : intemporel et inaltérable. M. P.R. STEVIE MOORE  : « Afterlife » (Bar None) Cette voix caoutchouteuse, ces mélodies acrobatiques, ces contrepieds harmoniques  : c’est le retour de R. Stevie Moore, 67 ans et plus de quatre cents disques au compteur, parrain du home recording et maître à penser d’Ariel Pink (notamment). Passant l’histoire de la pop au tamis de sa fantaisie, il trouve dans Afterlife mieux que quelques pépites  : l’emplacement de la fontaine de jouvence. M. P.ILLUSTRATION  : SAMUEL ECKERT « NOTRE PALME D’OR » TÉLÉRAMA « LE NOUVEAU CHEF-D’ŒUVRE DE LEE CHANG-DONG » FRANÇOIS BÉGAUDEAU - TRANSFUGE DISPONIBLE EN DVD, BLU-RAY ET VOD



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