ZOOM ZOOM FILMS L’HEURE DE LA SORTIE Dans LES RÉVOLTÉS 90 — : de Sébastien Marnier Haut et Court (1 h 43) Sortie le 9 janvier — la foulée de son remarqué premier essai (Irréprochable), Sébastien Marnier confirme avec L’Heure de la sortie son goût pour le thriller psychologique aux accents politiques. Après le chômage, le réalisateur aborde la menace écologique par le biais du genre. On y suit la descente aux enfers de Pierre Hoffman (Laurent Lafitte), éternel thésard parachuté en tant que professeur suppléant dans une classe de surdoués. Arrogants et très soudés entre eux, ses élèves le font vite douter de sa légitimité. Surtout, ces ados, visiblement inquiets pour la planète, semblent lui cacher quelque chose. Hoffman mène l’enquête seul, dans un décor de province bucolique à l’aura menaçante, préapocalyptique… Sans trop s’éloigner des rails balisés du film de conspiration à la Roman Polanski, Marnier parvient à garder son thriller sous tension, grâce à la B.O. obsédante de Zombie Zombie ainsi qu’à la subtile interprétation de Laurent Lafitte. À l’instar de Marina Foïs dans Irréprochable, l’acteur greffe son sens de la comédie à la noirceur ambiante, délivrant le film de sa ligne trop claire. ÉRIC VERNAY Cinquantenaire — : de Michel Andrieu 0 0 et Jacques Kebadian BlueBird (1 h 20) Sortie le 9 janvier — de Mai 68 oblige, Les Révoltés arrive sur les écrans après moult commémorations ayant déjà eu lieu en 2018 au cinéma (et dans la rue). Cherchant à montrer l’intérêt toujours actuel de l’événement, le documentaire de Michel Andrieu et Jacques Kebadian a pour particularité d’être dénué de tout commentaire contemporain. Comme si les images et les sons de l’époque se suffisaient à eux-mêmes, le duo de réalisateurs a opté pour un assemblage d’archives et d’extraits sonores captés lors des mois cacophoniques de mai et juin 1968. Pari gagnant : de ce brouhaha incessant, dévoilant une lutte guidée par autant de figures qu’il y a de voix amassées dans la rue (des milliers), on ne retient aucune individualité, aucune scène, aucun secteur en particulier, mais plutôt le collectif et le rassemblement, par le montage, de nombreux fragments d’insoumission. Débats entre étudiants, réunion d’ouvriers, manifs et affrontements se succèdent dans un ensemble galvanisant, où la polyphonie et les désaccords internes au mouvement ont été préférés à l’unicité du seul cortège de tête. CORENTIN LÊ |