ZOOM ZOOM FILMS BASQUIAT. UN ADOLESCENT À NEW YORK — : de Sara Driver Alors 82 Le Pacte (1 h 19) Sortie le 19 décembre — que l’œuvre de la comète de l’art contemporain Jean-Michel Basquiat est célébrée à la Fondation Louis Vuitton, ce tendre documentaire revient sur les premières années de sa carrière, dans un New York interlope, et s’arrête aux portes de sa gloire. Beau gamin fugueur et séducteur, Basquiat s’est facilement intégré à l’underground new-yorkais – dont le docu fait aussi le passionnant portrait – au sortir de l’adolescence, entre 1978 et 1981. La cinéaste Sara Driver, qui l’a connu à l’époque, recompose ici, à travers une flopée de témoignages (dont celui de son compagnon, Jim Jarmusch) ces denses années d’expérimentation artistique, de la période « graffeur en duo » de Basquiat (quand il signait SAMO) aux mois d’effervescence créative lorsqu’il logeait chez l’une de ses compagnes, dont il a repeint frénétiquement, sous drogue, le mobilier et les murs. Nourri d’images d’archives illustrant l’attitude fière de l’artiste, qui visait la réussite dès ses débuts, Basquiat dépeint ce jeune loup talentueux et attachant jusqu’au moment de sa reconnaissance, sept ans avant d’être stoppé net, à 27 ans, par son insatiable appétit pour l’intensité. TIMÉ ZOPPÉ L’EMPEREUR DE PARIS — : de Jean-François Richet Gaumont (1 h 50) Sortie le 19 décembre — Déjà héros de plusieurs films et séries, le célèbre aventurier français du xixe siècle Eugène-François Vidocq fait son retour chez Jean-François Richet, qui confie le rôle de l’ex-bagnard devenu policier à Vincent Cassel, dix ans après le diptyque que le duo consacra à Jacques Mesrine. On suit ici la période charnière durant laquelle Vidocq propose aux autorités de combattre la pègre en échange d’une lettre de grâce. Attaché à la dimension sociale de sa reconstitution historique, le cinéaste filme un sombre héros qui traverse les différentes strates de la France napoléonienne, des bas-fonds aux hauteurs de l’Empire, où chaque personnage est écrasé par un autre plus puissant. Au souffle du récit d’aventures et au parfum du roman populaire vient donc s’ajouter un certain désenchantement tant ce Paris impérial baigne dans une atmosphère brutale et crépusculaire. Si la mise en scène vise le classicisme et l’efficacité dramatique, ce projet pharaonique s’autorise aussi quelques brèves percées lyriques, tendres moments pendant lesquels une fugitive lumière surgit au cœur d’une époque troublée et d’une morale tourmentée. DAMIEN LEBLANC |