Connu pour ses innovations dans le domaine des effets spéciaux (Retour vers le futur, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, The Walk. Rêver plus haut), Robert Zemeckis est aussi un immense conteur, capable d’emballer dans un écrin de grand spectacle les histoires intimes les plus bouleversantes (Contact, Seul au monde, Forrest Gump). Son nouveau film, Bienvenue à Marwen, narre l’histoire d’un homme fragile (SteveCarell), gravement blessé, qui se soigne en photographiant des poupées avec lesquelles il fantasme une existence mouvementée – dans laquelle Zemeckis, bien sûr, se réjouit de nous plonger. Rencontre. Vous innovez encore, en mélangeant scènes dans le monde réel et scènes fantasmées par le héros, en images de synthèse. INTERVIEW L’HOMME ET LA MACHINE BOBINES C’était l’enjeu principal dès le début du projet. On voulait que les spectateurs puissent voir les vrais acteurs et les poupées animées de la même manière, et que les allers-retours entre les deux univers soient fluides, ne posent pas question. Pour réussir ça, il était important 50 Robert Zemeckis sur le tournage de Bienvenue à Marwen d’avoir des poupées capables d’afficher des émotions humaines. Du coup, on a inventé une technique qui est, je crois, nouvelle. On a fait beaucoup d’essais, et on a décidé de tenter. Je crois qu’on s’en est pas mal sortis. C’est quoi, cette technique ? Eh bien… vous connaissez un peu le principe de la motion capture ? Nous avons filmé les acteurs en studio, équipés de capteurs de mouvements, puis nous avons combiné cette technique avec l’image réelle des visages des acteurs, filmés avec une caméra numérique classique. Nous avons fondu les deux images ensemble virtuellement. Du coup, ce sont de vrais yeux, de vraies bouches, qui sont intégrées aux visages des poupées, de façon à préserver le rendu des émotions. |