Trois Couleurs n°166 janvier 2019
Trois Couleurs n°166 janvier 2019
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°166 de janvier 2019

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : MK2 Agency

  • Format : (170 x 285) mm

  • Nombre de pages : 132

  • Taille du fichier PDF : 29,3 Mo

  • Dans ce numéro : nouveaux départs...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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Le EN COUVERTURE MONTS ET MERVEILLES Le cinéma d’auteur chinois actuel a pour porte-drapeaux Bi Gan, Liu Jian ou Qiu Sheng. Ils succèdent aux cinéastes de la « sixième génération », celle des années 1990 et 2000, et en particulier à Jia Zhang-ke, auquel ils empruntent un désir de parasiter le réel par l’irruption du merveilleux. Tant et si bien que cette volonté semble aujourd’hui définir les fondements esthétiques de cette Suburban Birds de Qiu Sheng (2018) « septième génération ». cinéma chinois se pense en termes de générations successives, de même que l’histoire du pays s’est longtemps articulée en dynasties. Comme elles, chaque génération coexiste un temps avec la suivante puis fait place. Ainsi la « cinquième génération », qui faisait la part belle aux fresques historiques comme Adieu ma concubine de Chen Kaige, Palme d’or en 1993, dut s’incliner quelques mois plus tard face à l’éclosion d’un renouveau cinématographique tourné vers la réalité sociale du pays – The Days de Wang Xiaoshuai, Beijing Bastards de Zhang Yuan et, quelques années plus tard, Xiao Wu. Artisan pickpocket (1997), premier film de Jia Zhang-ke. Menacés par les censeurs du gouvernement en raison de leur ancrage très contemporain, les tournages de ces cinéastes sont souvent clandestins, et la diffusion de leurs films est à l’avenant, même à l’étranger. Certains estiment que cette « sixième génération » perdure aujourd’hui. Gageons qu’il en existe déjà une septième. DÉCOLLAGE IMMÉDIAT Lorsque sort Still Life de Jia Zhang-ke en 2007, un basculement s’opère. Au détour d’une séquence a priori anodine, un immeuble s’élève dans les airs comme 38 une fusée. Le réalisateur pose alors les bases d’un cinéma du futur. Les films d’auteur chinois contemporains restent politisés, s’échinant autant que ceux de la génération précédente à documenter l’époque, mais leur approche du réel n’est plus la même. Ils se distinguent par un attachement particulier au merveilleux, et plus précisément au surgissement du merveilleux. À cet égard, Jia Zhang-ke ne s’est pas contenté de montrer la voie ; il est un guide. D’une part à travers ses films, dans lesquels le réel se fissure encore régulièrement (la télépathie dans Au-delà des montagnes en 2015, les ovnis dans Les Éternels, son nouveau film, en salles en février prochain), et d’autre part grâce au festival de Pingyao, qu’il a cofondé en 2017 dans son Shanxi natal et qui se veut un tremplin pour les jeunes cinéastes chinois (lire l’encadré p.40). La génération qu’il accompagne semble ne jamais avoir oublié son immeuble-fusée. Tous sont trentenaires aujourd’hui –ou presque, Bi Gan a 29 ans et Liu Jian, 49 –, ce qui laisse imaginer que Still Life les a marqués à un moment charnière de leur éducation cinéphile. À présent, eux aussi invitent le merveilleux dans le flot de leurs images, et ce, par l’intermédiaire
d’objets variés et inattendus. Dans le polar animé Have A Nice Day (Liu Jian, 2018), ce sont des lunettes qui modifient à la fois la vision d’un personnage et l’expérience des spectateurs. Quand un voyou les chausse, c’est pour scanner l’intérieur d’un sac, créant une rupture anachronique avec l’univers technologiquement désuet décrit jusqu’alors. Aux montures futuristes Still Life de Jia Zhang-ke (2007) JEUNE CINÉMA CHINOIS D. R. 39 Les films restent politisés, mais leur approche du réel n’est plus la même. ajoutons les jumelles magiques de Suburban Birds de Qiu Sheng (en salles en juin prochain), l’histoire d’un géomètre chargé de comprendre les raisons d’un affaissement de terrain et qui, grâce à cet objet, parvient à observer… le passé. L’exploration d’époques révolues, confinant à l’introspection, c’était aussi le sujet de Kaili Blues (Bi Gan, 2016). Vers le début du film, l’apparition d’un train dans un appartement peine à s’expliquer (est-ce un jeu de reflets qui nous dupe ?) , mais diffuse l’idée d’un voyage intérieur imminent ; le regard que l’on porte sur le film ne sera dès lors plus le même. Dans sa comédie Girls Always Happy (2018, inédit en France), Yang Mingming provoque un sentiment comparable quand son personnage flirte par deux fois avec des habiletés super-héroïques. Idem lorsque, dans Life After Life de Zhang Hanyi (2016, lui aussi inédit chez nous), deux hommes poussent D. R. BOBINES



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