OFF L’année se termine en apothéose avec ce chef-d’œuvre qui redéfinit les règles du jeu en monde ouvert. Si Rockstar est connu pour Grand Theft Auto et ses odyssées criminelles au cœur des métropoles modernes, on peut lui préférer Red Dead Redemption (2010) et sa fascinante relecture du mythe fondateur américain du western. Bonne nouvelle : cette suite surpasse son aîné en tous points. Nous voilà désormais membre d’un gang de desperados de tous genres et de toutes origines qui, au crépuscule du xix e siècle, vit de combines et d’entourloupes en marge d’une société en pleine modernisation. À nous d’aider cette famille dysfonctionnelle à prospérer, ou bien d’aller explorer les alentours, pour le seul plaisir de communier avec la faune locale – humaine 00 JEUX VIDÉO RED DEAD REDEMPTION 2 HITMAN 2 L’assassin chauve revient aux affaires et signe là son épisode le plus abouti. Chaque contrat prend la forme d’un grand niveau ouvert et thématique, qui déborde autant de cibles et de menaces que de moyens pour éliminer celles-ci. Le bac à sable idéal. Y. F. : Warner Bros. (PS4, One, PC) 00 — : Rockstar (PS4, One) — 00 SPITKISS Dans ce jeu mobile, de petits personnages cartoonesques communiquent leur amour avec une petite boule de salive qu’il faut acheminer d’un bout à l’autre du niveau en évitant les embûches… Un plaidoyer très mature pour le polyamour. Y. F. : Triple Topping Games (iOS, Android, PC) 124 et animale. Écriture au cordeau, mise en scène virtuose, scénario aux petits oignons dans lequel chaque mission est l’occasion de porter un regard aussi lucide que grinçant sur l’époque et le pays… mais la vraie star de Red Dead Redemption 2 reste évidemment son monde ouvert. Un monde transcendé par des panoramas mythiques – on y traverse aussi bien les Appalaches que la Louisiane et son bayou – et des événements impromptus qui donnent une illusion de réel jamais atteinte dans un jeu. Face à la prolifération des jeux en monde ouvert (lire p.104), Rockstar nous ramène au plaisir brut d’une telle expérience : l’exaltation de notre curiosité comme moteur d’un émerveillement permanent. La concurrence peut retrousser ses manches, nous ne sommes pas près de vouloir quitter cette terre miraculeuse. YANN FRANÇOIS DO NOT FEED THE MONKEYS Dans un futur proche, nous sommes réduits à observer la vie de quidams sur des écrans de surveillance, à récolter le maximum d’informations sur eux et à les revendre pour payer nos factures… Un avant-goût crédible et glaçant du potentiel avenir orwellien de nos sociétés. Y. F. : Fictiorama Studios (PC) 00 |