LÉONIE PERNET OFF — : g le 25 janvier à La Gaîté Lyrique « Crave » (InFiné) — Depuis CONCERTS sa ritournelle saturée « Two of Us », hymne des fins de soirées en 2014, le premier album de Léonie Pernet se faisait attendre comme une Arlésienne à longueur de nuits repoussée. Après une longue maturation, la DJ et productrice parisienne – également batteuse pour Yuksek, compositrice de musiques de films (Bébé tigre de Cyprien Vial en 2014 et Marvin d’Anne Fontaine en 2017) et militante (LGBT+, pour l’accueil des réfugiés) – a enfin sorti, avec Crave (comprendre : « éprouver un désir insatiable ») , l’album qui lui ressemble. Métissé et contrasté, entre electro (C.A.R., Mansfield. TYA) et musiques savantes (Rachmaninov, Philip Glass), clubbing et songwriting, évidence mélodique et richesse texturale, nourri par son expérience de la nuit autant que par la théorie musicale (elle a étudié les arts sacrés et la musique liturgique à la fac), Crave révèle une artiste complète. Étirant les mots, les durées et les effets comme autant de murmures subliminaux, multipliant les incarnations (à la façon de Klaus Nomi sur le morceau-titre, ou en filtrant et modulant sa voix), elle alterne messes gothiques et berceuses numériques, basses technoïdes et xylophones tintinnabulants, spatialisation et saturations. Ce singulier alliage de violence et de tendresse est reconduit sur scène en compagnie de Hanaa Ouassim (dont on entend la voix sur le titre en arabe « Auaati ») , le duo mélangeant sonorités acoustiques (batterie, percussions orientales, chœurs) et électroniques (séquences, claviers), aussi deep qu’in your face, donc. WILFRIED PARIS ADRIANNE LENKER Nouvelle – et sublime – échappée solo pour la chanteuse de Big Thief : son art épuré du songwriting et sa voix chaleureusement tourmentée font merveille sur Abysskiss. Un feu indie-folk couvé dans un enchevêtrement soyeux de guitares ensorcelantes, de mélodies ajourées de bruissements discrets et de microrécits où perce une terrible beauté. Un monde de sensations, aux secrets bien gardés, que sa présence scénique animale achèvera d’embraser. ETAÏNN ZWER : le 20 janvier à La Maroquinerie 114 Ce singulier alliage de violence et de tendresse est reconduit sur scène. DEENA ABDELWAHED Un E.P. (Klabb), et la productrice tunisienne aura imposé, contre tout cliché electroriental, sa techno mutante et insurgée. Avec Khonnar (prononcez « Ronnar ») , son premier LP, siglé InFiné, elle affûte cette poésie âpre, tissant dans un déséquilibre fascinant traditions panarabes et expérimentations noise, esthétique et politique. Une transe d’une insolente beauté, à éprouver lors de ses lives féroces – la révolution se joue aussi sur le dancefloor. E. Z. : le 31 janvier à La Gaîté lyrique CHILL OKUBO |