OFF CECI N’EST PAS DU CINÉMA QUAND LE JEU VIDÉO DÉPOSE LES ARMES Et si, au lieu de se courser un flingue à la main, on arpentait rêveusement la campagne en suivant le chant des oiseaux ? C’est, en exagérant à peine, ce que proposent des jeux vidéo pas comme les autres : les walking simulators. Gagnant jusqu’aux grosses productions du moment, ce parti pris contemplatif bouleverse la relation que les joueurs entretiennent avec les mondes virtuels. La nature à perte de vue. Pas âme qui vive à l’horizon, sauf à considérer que les petits lapins qui croisent notre chemin en possèdent une. Ou le cheval, notre infatigable compagnon pour ce lent et long voyage presque hypnotique sous un ciel immense. Le jeu qui provoque ces sentiments singuliers n’est pas l’une de ces productions indépendantes quasi expérimentales qui se posent régulièrement en alternative aux blockbusters. Au contraire : il s’agit de Red Dead Redemption 2 (lire p.124), le plus gros jeu de l’année et le plus vendu – moins de deux semaines après sa sortie, le 26 octobre dernier, son éditeur Rockstar Games (qui est aussi celui de Grand Theft Auto) en avait déjà écoulé 17 millions d’exemplaires. Même si cette aventure à rebondissements |