URIEL ORLOW OFF L’artiste EXPOS. suisse présente le résultat de plus d’une année de recherches et de pérégrinations autour de l’histoire végétale et agricole d’Aubervilliers. Jusqu’au début du xix e siècle, la commune était recouverte de champs, et 80% des légumes vendus aux Halles étaient produits sur la plaine des Vertus, parmi lesquels des espèces spécifiques comme le chou de Milan gros ou l’oignon jaune paille des Vertus. À l’issue de la conférence de Berlin en 1884-1885, les colonies attribuées à la France en Afrique font progressivement l’objet d’exploitations agricoles et d’expérimentations'.-7 ; -.17 botaniques. Une agriculture coloniale autour de plantes « économiques » se met en place, en même temps que des « jardins d’essais » testent la culture de certaines espèces, importées depuis Aubervilliers notamment, transportées dans des caisses de Ward faites de bois et de verre pour laisser filtrer la lumière. Délocalisées, ces cultures repartiront ensuite alimenter les étals de Rungis – et d’Aubervilliers… Dans un dispositif minimaliste constitué de caissons en bois servant de réceptacles à différents matériaux (vidéos, photos, documents, terre, etc.), Orlow donne à voir les traces de cette histoire qui, si elle se déroule dans le temps, se situe aussi dans une multiplicité de lieux, du fait de ce passé colonial, des flux économiques et autres mouvements migratoires comme autant de déplacements et déterritorialisations rappelant les facultés de dissémination des plantes et le pouvoir germinatif des (micro)récits. ANNE-LOU VICENTE MICHEL JOURNIAC Figure emblématique du body art, Michel Journiac a marqué les années 1970 au fer rouge. Mort d’une hémorragie cérébrale en 1995, ses autoportraits en travesti comme ses « rituels » (Messe pour un corps) mettent en scène le corps comme « viande socialisée ». Deux expositions, un focus à la FIAC et un livre (Michel Journiac. Le corps travesti, Les Presses du réel) célèbrent cette œuvre essentielle. JULIEN BÉCOURT : jusqu’au 24 novembre aux galeries Christophe Gaillard et Loevenbruck e ▪ MerleP.,1 « f » ▪ -41/'4re I — : « Affinités des sols », jusqu’au 8 décembre aux Laboratoires d’Aubervilliers — Uriel Orlow, Soils Affinities (champ de fleurs d’oignons pour semences, Somankidi Coura, Mali), 2018 Orlow donne à voir les traces de cette histoire qui se situe dans une multiplicité de lieux, du fait de ce passé colonial. 92 ALBERT OEHLEN Oehlen est indéniablement l’un des plus grands peintres actuels. En réinvention et en déconstruction permanentes, sa peinture se nourrit de techniques issues de l’Expressionnisme, du geste minimaliste et d’images créées par ordinateur. Sur ces immenses monochromes jaunes laqués, lignes, surfaces et profondeur s’embranchent organiquement à la manière d’arborescences. Un festin pour les yeux. J. B. : jusqu’au 21 décembre à la galerie Max Hetzler. URIEL ORLOW |