Trois Couleurs n°165 décembre 2018
Trois Couleurs n°165 décembre 2018
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°165 de décembre 2018

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : MK2 Agency

  • Format : (170 x 285) mm

  • Nombre de pages : 116

  • Taille du fichier PDF : 16,4 Mo

  • Dans ce numéro : Amanda...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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ENQUÊTE FOUS D’IRAN D’Invasion à Pig en passant par La Permission, des films iraniens d’un genre nouveau s’invitent dans les salles françaises. Place à la science-fiction, à la comédie, au film gore… Derrière ces coups d’éclat, c’est une nouvelle génération de cinéastes qui donne de la voix, épuisant les censeurs autant que nos préjugés. Jusqu’à présent, quand il était question de l’Iran et de son cinéma, on savait à quoi s’attendre et comment se situer. D’un côté, un régime islamique autoritaire, en place depuis la révolution de 1979, qui appliquait le fiqh (la doctrine islamique) et la censure d’État, et entretenait des relations houleuses avec les pays occidentaux. De l’autre, des cinéastes célébrés dans les grands festivals du monde entier comme des héros dissidents, capables de rétablir certaines vérités sur leur pays quitte à en payer le prix. Né avec la Nouvelle Vague iranienne à l’orée des années 1970, 44 mais source d’attention internationale depuis les années 1980 et 1990, ce cinéma, porté par des réalisateurs comme Majid Majidi (Les Enfants du ciel), Bahman Ghobadi (Un temps pour l’ivresse des chevaux), Abbas Kiarostami (Au travers des oliviers), Jafar Panahi (Le Ballon blanc) ou Asghar Farhadi (Une séparation), se devait de porter un message dans un style à la fois réaliste, social et poétique. Même si, à l’image du plus influent et talentueux de tous, le regretté Kiarostami (Palme d’or en 1997 pour Le Goût de la cerise), ceux-ci avaient contesté les raccourcis politico-esthétiques opérés dans
La Permission de Soheil Beiraghi (2018) NOUVEAU CINÉMA IRANIEN leurs pays comme à l’étranger, la force de frappe d’institutions comme le Festival de Cannes, la Berlinale ou la cérémonie des Oscars avait figé le cinéma iranien en un genre aux contours réguliers. Dans le même temps, l’Iran persistait à punir certains de ses auteurs les plus exportables et entretenait son image rétrograde – Panahi, emprisonné Pig de Mani Haghighi (2018) 45 en 2010 alors qu’il devait compter parmi les jurés cannois, reste sous le coup d’une interdiction de tournage ; Mohammad Rasoulof, Prix Un certain regard en 2017 pour Un homme intègre, encourt une peine de prison pour « propagande contre le régime » … Tant qu’il y aura de la censure en Iran, il y aura des films pour l’affronter, et des caisses de résonance en Occident. RÉSEAUX CLANDESTINS Sauf que la face du cinéma iranien est en train de changer radicalement. Dans nos salles cette année, Invasion de Shahram Mokri (une reconstitution policière dans un Iran postapocalyptique qui tourne au film de vampires expérimental), Pig de Mani Haghighi (une comédie acide et gore dans laquelle un tueur en série décime les réalisateurs), La Permission de Soheil Beiraghi (la lutte furieuse d’une championne de futsal contre son mari qui refuse de la laisser sortir du pays) ou les œuvres issues de la diaspora comme Il ou Elle d’Anahita Ghazvinizadeh (sorti cet été) et bientôt Border d’Ali Abbasi (en salles en janvier prochain) sont autant d’entorses à nos idées préconçues. Et ce aussi bien pour des raisons de forme (le goût de l’imaginaire et des espaces mentaux brisent le pacte du réalisme social) que de fond (une fixation sur l’épineuse question du genre). Leur particularité est d’être l’œuvre de jeunes cinéastes, nés ou ayant grandi après la révolution islamique – Haghighi, 49 ans, de loin le plus âgé, compense par son côté punk – et qui ont été biberonnés au cinéma américain et européen. Ce qui demande éclaircissement dans un contexte censé être verrouillé. « Il faut savoir que le cinéma hollywoodien représente un immense marché en Iran, l’un des plus grands au monde avec l’Inde et la Chine, nous explique 4 BOBINES



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