EN COUVERTURE LA BONNE DISTANCE Comme Amanda et Utøya, 22 juillet, qui sortent ce mois-ci, de nombreux documentaires et fictions récents ont tenté de saisir les enjeux et les contours du terrorisme : Nocturama de Bertrand Bonello, Salafistes de François Margolin et Lemine Ould Salem, La Désintégration de Philippe Faucon, Taj Mahal de Nicolas Saada… Dures, ambiguës, directes ou allusives, ces images incitent à s’interroger : à quelles questions éthiques se confrontent les cinéastes lorsqu’ils se penchent sur ces traumatismes récents et collectifs ? INCARNER L’HISTOIRE IMMÉDIATE Le réalisateur Mikhaël Hers en parle dans l’interview qu’il nous a accordée à l’occasion de la sortie de son magnifique Amanda – ce qui l’a frappé dans la couverture médiatique des attentats de 2015 et 2016 en France, notamment à la télévision, c’est la saturation d’images qu’il jugeait sales, dégueulasses, mais surtout vides. Face au flot frénétique et 32 irraisonné d’images produites par les chaînes d’info en continu, le cinéaste oppose des temporalités plus lentes, des pauses pour ressentir plus vivement l’abasourdissement et l’effroi diffus dans les rues du Paris endeuillé. Mais comment mettre en récit des événements qui ont eu lieu hier, sans le recul de l’histoire ? Hers répond : en resserrant les perspectives, en filmant les récits collectifs Amanda de Mikhaël Hers (2018) |