THE MARRIED MONK OFF — : le 27 septembre 00 00 au Café de la Danse « Headgearalienpoo » (Ici d’Ailleurs) — Loin CONCERTS des yeux, moins du cœur, Christian Quermalet et son groupe à géométrie évolutive, The Married Monk, étaient en sommeil depuis dix ans, après une carrière riche en éclats (The Jim Side, R/O/C/K/Y, The Belgian Kick) dans les marges de la pop faite en France. Faute à l’anglais chanté, aux exigences créatives jamais tues (cette manière de faire des sauts périlleux arrière à la lisière des tubes, de jeter des pétards savants au milieu des mélodies), mais aussi à cette attitude modeste qui n’aurait au fond su quoi faire du succès. Il a fallu la passion de quelques fans et l’inspiration d’un Quermalet ragaillardi pour voir surgir l’album Headgearalienpoo, par surprise, en mai dernier. L’occasion de régler son compte à leur statut « culte » et de réaligner brillamment les éléments de langage : versatilité et nonchalance, hooks entêtants et arrangements sophistiqués, groove de métronome et reprises de maîtres (hier Robert Wyatt ou John Barry, aujourd’hui The Cure avec Siamese Twins). Sans oublier ce chant acide et grave proche du storytelling, sincère par-delà l’ironie, qui peut rappeler l’approche d’un Stephin Merritt (The Magnetic Fields). Invité à l’Eldorado Music Festival, le groupe viendra aussi rappeler sa force de frappe scénique, avec l’historique Mitch Pirès à la batterie, Nicolas Laureau (NLF3) à la basse, et le nouveau venu Tom Rocton un peu partout. Car The Married Monk a aussi toujours été une affaire collective, dont le savoir-faire et l’élégance s’apprécient autant in vivo qu’à la sortie des studios. MICHAËL PATIN TOOTS & THE MAYTALS « Do the Reggay », « 54-46, That’s my Number », « Monkey Man », « Pressure Drop » ou « Funky Kingston », c’est lui : Frederick « Toots » Hibbert, légende sixties du reggae. Auréolé d’une myriade de hits – repris par tout le monde, des Clash à Amy Winehouse –, enfiévré par six décennies de scène, le charismatique chanteur jamaïcain déploiera sa magie créolisée d’harmonies gospel, de soul, de ska et de rocksteady pour bousculer la nuit. E. Z. : le 2 octobre à l’Olympia Versatilité et nonchalance, groove de métronome et reprises de maîtres. BALLAKÉ SISSOKO & VINCENT SEGAL Le maître malien de la kora et l’iconoclaste violoncelliste français partagent leur délicate conversation – tissée sur le sublime Chamber Music et poursuivie sur le merveilleux Musique de nuit. Élaborées sous le ciel de Bamako, ces pièces élégiaques, mêlant âmes mandingue, baroque, jazz et gitane, égrèneront leurs notes rêveuses, loin de la rumeur du monde, lors d’une envoûtante session. E. Z. : le 4 octobre à La Seine musicale (Boulogne-Billancourt) 00 98 ELIE JORAND |