OFF LA REPRISE — : « La Reprise. Histoire(s) du théâtre (I) » de Milo Rau du 22 septembre au 5 octobre au Théâtre des Amandiers (Nanterre) (1 h 30) — Le : g de Julien Gosselin du 13 au 29 septembre à la MC93 (Bobigny)(1 h 15) SPECTACLES théâtre de Milo Rau puise son inspiration à la source du réel et sa vitalité dans la violence des hommes. Avec sa maison de production, l’International Institute of Political Murder, l’artiste multiplie les pièces, les documentaires et les formes hybrides, à la frontière de la fiction et de la réalité, comme le film Le Tribunal sur le Congo, un procès fictif des crimes de la guerre qui fait rage depuis plus de vingt ans dans la région des Grands Lacs en Afrique centrale. Le metteur en scène suisse n’a pas peur de regarder l’horreur en face. Il s’est ainsi emparé du génocide rwandais (Hate Radio), du cafouillage politico-judiciaire de la traque de Marc Dutroux (Five Easy Pieces) ou encore des destinées djihadistes de jeunes européens (The Civil Wars). Avec La Reprise, Milo Rau inaugure une nouvelle série de pièces, sorte d’enquête au long cours sur l’histoire du théâtre. En partant d’un sordide fait divers homophobe – l’assassinat d’un jeune homme à la sortie d’une boîte de nuit à Liège en 2012 –, il tente de décortiquer le ressort cathartique de la tragédie. Car dans ses créations aussi sobres qu’efficaces, plusieurs histoires se recoupent toujours : il y a l’événement réel, reconstitué dans sa crudité insoutenable mais sans une once de sensationnalisme ; les récits intimes des acteurs, qui parlent aussi des coulisses de la création ; et cette tentative, jamais frontale, de toucher à quelque chose de plus grand – le destin, le hasard, l’injustice, les pulsions humaines, toutes ces forces incompréhensibles qui meuvent notre monde. AÏNHOA JEAN-CALMETTES LE PÈRE Michel Houellebecq, Roberto Bolaño, Don DeLillo : Julien Gosselin s’est illustré par ses traversées épiques de monstres de la littérature. Plus intimiste, il crée aussi des formes courtes, comme autant de respirations à ses pièces-fleuves – la claque poétique des textes comme point de départ, encore. Il met en scène L’Homme incertain de Stéphanie Chaillou, ou le monologue d’un agriculteur en détresse, figure oubliée de la modernité. A. J.-C. Milo Rau tente de décortiquer le ressort cathartique de la tragédie. 94 DANCE CONCERT Dans Bombyx Mori, Ola Maciejewska croisait l’habilité de Loïe Füller à faire danser ses vêtements comme un papillon à un minimalisme futuriste aux accents darkvadorien. Deux ans plus tard, elle catapulte à nouveau l’histoire de l’art dans le xxi e siècle. Avec Dance concert, elle réactualise un instrument mis au point pendant la révolution russe pour permettre à ses danseurs de créer, par leurs gestes et à distance, la musique de leurs mouvements. A. J.-C. : d’Ola Maciejewska du 3 au 6 octobre au Centre Pompidou (1 h) HUBERT AMIEL |