BOBINES William Lebghil et Vincent Lacoste 4 aucun désir pour ce parcours-là, j’avais 18 ans, je ne savais pas trop quoi faire… Mais j’ai twisté en trois jours : je le veux aussi ce truc qu’ils convoitent tous ! En deuxième, troisième année, le nombre de copains que j’ai eus, et moi le premier, qui se disaient : « Mais qu’est-ce qu’on fout là, on a envie de faire autre chose ! » Quand je fais ce film, je crois que j’ai surtout envie qu’il puisse être un témoin entre les générations, comme dans les courses de relais. J’ai eu beaucoup de témoignages d’étudiants dont l’entourage n’a pas compris pourquoi ils ne voyaient plus personne, pourquoi ils souffraient, pourquoi ils avaient des troubles anxieux. Ce film peut permettre de parler avec les parents. En même temps, on n’a plus tellement envie de mettre ses enfants en médecine quand on voit ce film. C’est très bien parce qu’il y a trop d’étudiants en médecine de toute façon ! Si j’avais un enfant qui veut faire médecine, je lui montrerais le film et je lui dirais : « Il va falloir que tu travailles beaucoup, mais surtout THOMAS LILTI « J’avais aussi envie de mettre à mal l’idée que, si vous voulez réussir, il suffit de travailler. » 44 tu as le droit d’échouer. » En fait, ce qui est très difficile, c’est qu’il y a une grosse pression de l’entourage, que l’étudiant a peur de décevoir. C’est dur à porter à 18 ans, surtout quand la probabilité d’échouer est si grande. Votre film fait l’éloge de l’empathie, de la solidarité, en fac de médecine, mais aussi dans la société en général. Bien sûr j’espère que c’est un film sur la société en général. C’est présomptueux mais j’espère qu’il dépasse le cadre de son sujet. L’idée au cœur du film, c’est de se dire qu’on est peut-être dans une société où il est temps que les plus forts aident les plus faibles, et on a le sentiment qu’on ne va pas vraiment dans ce sens-là. PROPOS RECUEILLIS PAR JULIETTE REITZER — : « Première année » de Thomas Lilti Le Pacte (1 h 32) Sortie le 12 septembre — |