ZOOM ZOOM FILMS PAUL SANCHEZ EST REVENU ! — : de Patricia Mazuy Un ROULEZ JEUNESSE 70 SBS (1 h 51) Sortie le 18 juillet — criminel en fuite aurait été aperçu à la gare de la petite ville du Var où il a tué sa femme et ses enfants dix ans plus tôt… Patricia Mazuy (Sport de filles, 2011) transforme un fait divers à la Dupont de Ligonnès en anxiogène western français. À la gendarmerie, il n’y a bien que la jeune et impulsive Marion (Zita Hanrot) qui croit dur comme fer au retour de Paul Sanchez, d’autant qu’elle y voit l’opportunité de gagner en crédibilité auprès de son chef. Obsédée par ce dossier, elle délaisse les dépôts de plainte quotidiens et commence à se servir de sa relation naissante avec Yohann(Idir Chender), un journaliste qui couvre l’affaire, pour atteindre le criminel. Pendant ce temps, un homme paniqué (excellent Laurent Lafitte) erre dans les environs, se cache dans des voitures volées et se décide enfin : il contacte Yohannpour lui dire qu’il est Paul Sanchez et qu’il veut confesser son crime. Entre le décor oppressant de la gendarmerie, la chasse à l’homme et l’impressionnant rocher escarpé dans les entrailles duquel son héros finit par se terrer, Patricia Mazuy actualise l’imagerie du western et dénonce brillamment la violence du modèle de vie imposé par la société contemporaine. TIMÉ ZOPPÉ Dépanneur — : de Julien Guetta Le Pacte (1 h 24) Sortie le 25 juillet — automobile quadragénaire qui vit encore dans le giron de sa mère, Alex s’impose vite comme un excellent personnage de comédie, joyeusement campé par Éric Judor. Pataugeant dans un amusant train-train quotidien, ce héros encore inconséquent sur le plan sentimental se trouve pourtant au centre d’un surprenant drame social lorsqu’il se voit contraint de s’occuper de trois enfants laissés à l’abandon. Rapidement débordé, Alex doit gérer simultanément plusieurs responsabilités, tout comme le film se met soudain à manier à la fois des registres comique et dramatique. La force émotionnelle de ce conte initiatique se dévoile alors progressivement. Julien Guetta, admirateur revendiqué de Ken Loach, réussit ici une œuvre très personnelle, sorte de tragédie douce-amère dans laquelle le personnage central apprend à ne plus se cacher derrière sa prétendue immaturité. La tonalité grave dont fait preuve Éric Judor constitue à ce titre un atout essentiel. Parfait dans ce répertoire nouveau pour lui, le comédien porte sur ses épaules toute la lumière et la sensibilité de ce beau film sur l’acceptation et la transmission. DAMIEN LEBLANC |