Trois Couleurs n°162 septembre 2018
Trois Couleurs n°162 septembre 2018
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°162 de septembre 2018

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : MK2 Agency

  • Format : (170 x 285) mm

  • Nombre de pages : 116

  • Taille du fichier PDF : 11 Mo

  • Dans ce numéro : à l'aventure...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

Dans ce numéro...
< Pages précédentes
Pages : 40 - 41  |  Aller à la page   OK
Pages suivantes >
40 41
BOBINES PORTRAIT INCASSABLEL. 9 6, —é L 40k Sie 11111eè gi * -4. t`le 4'*-% là, 11/4 lt d,% e arb e its, L I - a- La cinéaste indé américaine Desiree Akhavan a connu bien des défis. Mais la persévérance de cette trentenaire à l’humour décapant a fini par payer  : son deuxième long métrage, Come as You Are, sur une ado lesbienne (parfaite Chloë Grace Moretz) envoyée de force dans un camp de conversion sexuelle, a décroché le Grand prix à Sundance en janvier dernier. 40
On DESIREE AKHAVAN la rencontre, robe chamarrée et boucles au vent, sur un toit-terrasse donnant sur l’Arc de Triomphe, alors qu’elle présente son film aux Champs-Élysées Film Festival, mi-juin. Souriante et décontractée, Desiree Akhavan énumère, avec pas mal d’autodérision, les étapes franchies pour en arriver là. Née en 1984 à New York après que ses parents ont fui l’Iran cinq ans plus tôt à la suite de la révolution islamique, la jeune fille solitaire (élue par ses camarades « fille la plus moche de l’école ») parvient à intégrer le prestigieux Smith College, une fac réservée aux femmes, puis étudie la réalisation à la réputée Tisch School of the Arts de New York. À la sortie, cette fan de Noah Baumbach et Catherine Breillat réalise deux courts métrages en essayant d’imiter leur style, mais se foire. « J’ai enterré ces films. Je rêve d’ailleurs de faire un DVD compilant les premiers courts pourris des grands réalisateurs. Quand on débute dans le métier, c’est hyper décourageant de se dire que Paul Thomas Anderson n’a fait que des chefs-d’œuvre. » Elle bricole ensuite une websérie avec sa compagne d’alors, l’actrice et réalisatrice Ingrid Jungermann. Dans The Slope (2010-2012), elles jouent un couple aux échanges cyniques et homophobes désopilants. Le petit succès critique de la série lui confirme qu’elle doit suivre son instinct. « OK, The L Word, c’est fun, et les scènes de sexe entre filles sont réussies – ce qui est super rare –, mais est-ce que c’est intelligent ? Non. Je veux faire des choses qui fassent réfléchir différemment, avec mon sens de l’humour particulier. » C’est précisément ce mélange d’humour acerbe et de gravité qui fait la fraîcheur de son premier long métrage, Appropriate Behaviour (inédit en France), qu’elle réalise avec un microbudget après s’être douloureusement séparée de Jungermann. Dans cette comédie à peine autobiographique, une vingtenaire, qu’elle incarne, traverse les galères (rupture avec sa copine, lutte pour se reloger dans New York et dire à ses parents iraniens qu’elle est bisexuelle) grâce à un aplombet un sarcasme qui rappellent la mythique Daria de la série éponyme de MTV. INTIME PERSUASION L’engouement avec lequel le film est accueilli à Sundance en 2014 ne l’aide pas pour autant à enchaîner tout de suite avec un deuxième long. « On ne me proposait que des scripts qui ne devraient jamais sortir du tiroir, genre sur deux folles qui ont besoin de trouver un mari pour se calmer… » Son vif féminisme lui intime de tout envoyer balader et de plancher sur une série comique, 41 « Hollywood s’en fout si le projet n’a pas déjà été fait. » The Bisexual, traitant de la difficulté d’être à cheval entre les vécus homo et hétéro. Elle la pitche à Los Angeles, on lui claque la porte au nez. « Hollywood s’en fout si le projet n’a pas déjà été fait », s’atterre-t-elle. Coriace, elle se tourne vers les chaînes anglaises et obtient gain de cause  : la série, actuellement en montage, et dans laquelle elle tient le premier rôle, sera diffusée en octobre sur Channel 4. C’est depuis son nouvel appart londonien qu’elle a réussi à boucler l’écriture de son deuxième long métrage, adaptation d’un roman d’emilym. danforth, The Miseducation of Cameron Post. Malgré la frilosité notoire des financeurs dès qu’il s’agit d’héroïnes lesbiennes, elle parvient (aidée par l’engagement de Chloë Grace Moretz sur le projet) à tourner, dans une petite ville de l’état de New York, ce beau teen movie mélancolique qui sort chez nous sous le titre Come as You Are. Là encore, elle dépeint des personnages queer loin du stéréotype de martyrs  : dans le camp de conversion chrétien où elle est envoyée, l’héroïne se fait deux amis qui ne remettent pas en question leur sexualité. Pour la suite, pas question pour Desiree Akhavan de se reposer sur ses lauriers. « J’aimerais que mon prochain film ait plus de narration visuelle et moins de dialogues. Essayer quelque chose de complètement différent… Je suis prête à l’aventure. » C’est certain. TIMÉ ZOPPÉ PHOTOGRAPHIE  : PALOMA PINEDA —  : « Come as You Are » de Desiree Akhavan Condor (1 h 31) Sortie le 18 juillet — BOBINES



Autres parutions de ce magazine  voir tous les numéros


Liens vers cette page
Couverture seule :


Couverture avec texte parution au-dessus :


Couverture avec texte parution en dessous :


Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 1Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 2-3Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 4-5Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 6-7Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 8-9Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 10-11Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 12-13Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 14-15Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 16-17Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 18-19Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 20-21Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 22-23Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 24-25Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 26-27Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 28-29Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 30-31Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 32-33Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 34-35Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 36-37Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 38-39Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 40-41Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 42-43Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 44-45Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 46-47Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 48-49Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 50-51Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 52-53Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 54-55Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 56-57Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 58-59Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 60-61Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 62-63Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 64-65Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 66-67Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 68-69Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 70-71Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 72-73Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 74-75Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 76-77Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 78-79Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 80-81Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 82-83Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 84-85Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 86-87Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 88-89Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 90-91Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 92-93Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 94-95Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 96-97Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 98-99Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 100-101Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 102-103Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 104-105Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 106-107Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 108-109Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 110-111Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 112-113Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 114-115Trois Couleurs numéro 162 septembre 2018 Page 116