Trois Couleurs n°162 septembre 2018
Trois Couleurs n°162 septembre 2018
  • Prix facial : gratuit

  • Parution : n°162 de septembre 2018

  • Périodicité : mensuel

  • Editeur : MK2 Agency

  • Format : (170 x 285) mm

  • Nombre de pages : 116

  • Taille du fichier PDF : 11 Mo

  • Dans ce numéro : à l'aventure...

  • Prix de vente (PDF) : gratuit

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BOBINES EN COUVERTURE LES SENTIMENTS DE L’ÉTÉ Aux beaux jours, le réalisateur d’Un monde sans femmes ne chôme pas. En 2016, il a réalisé Contes de juillet, programme de deux moyens métrages aux accents rohmériens tournés entre la Cité internationale universitaire de Paris et la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Un an plus tard, à nouveau inspiré par la nature verdoyante du parc de Cergy, il est parti au contact de ceux qui l’arpentent – ados dragueurs, travailleurs, familles – pour le fabuleux documentaire L’Île au trésor. Alors que ces deux films sortent cet été, on a rencontré le cinéaste près de chez lui, dans un jardin du XIII e arrondissement. 30
Vous dédiez L’Île au trésor à votre frère et à l’enfance éternelle. Pourquoi ? Nos parents nous emmenaient sur la base de loisirs de Cergy, et faire un film là-bas, c’était d’abord une façon de renouer un lien avec des souvenirs lointains, retrouver cette fragilité de l’enfance que la vie balaie. L’été, c’est à la fois joyeux, exaltant, mais aussi mélancolique, c’est ce qui nous fait mesurer le temps qui passe. En fait, ce qui relie adultes et enfants, c’est le rapport au jeu. Passer une journée sur cette île, c’est se reconnecter à l’enfance, à la liberté, voire à l’irresponsabilité. Dans le film, c’est palpable dans le rapport qu’ont les adultes aux animaux. Quand, dans une scène, on voit un homme siffler des cygnes et se baigner auprès d’eux, on assiste à un retour en enfance. Je pense aussi à cette scène incongrue où le directeur et son adjoint, qui font un peu figure de proviseurs, classent sur l’échelle du danger les serpents, les perroquets… Ou à cette autre scène où les employés explorent un terrier de lapin. En fait, plus je passais de temps sur la base, plus j’avais l’impression d’être dans une cour d’école. Il y a dans L’Île au trésor une très belle scène où trois jeunes se dirigent en paddle vers une pyramide construite sur l’eau. C’est une scène d’aventure, qui évoque un peu les quêtes héroïques d’Indiana Jones. Comment l’avez-vous imaginée ? Tout est parti de cette pyramide, qui fait penser à la mythologie précolombienne, aux Incas ou à l’Égypte. On n’a pas trop le droit L’Île au trésor GUILLAUME BRAC 31 d’y aller normalement. C’est Jérémy, un jeune employé que j’ai filmé, qui tenait à emmener le film vers cet endroit. C’est un recoin caché qui contient plein d’histoires  : on m’a raconté que, à une époque, c’était le temple de la drague. Jérémy, lui, m’a dit que sous l’eau, près de la pyramide, il y avait un énorme silure. Ça me fait aussi penser à ce moment du film où le professeur d’anglais raconte ses vacances en Croatie, qu’il parle des baies magnifiques et qu’on voit la pyramide en arrière-plan. C’est comme si ça nous emmenait très loin de la région. Dans L’Île au trésor, comme dans la première partie de Contes de juillet, le parc représente l’échappée, à la fois terrain d’aventures, microsociété, et espace clos. Qu’est-ce qui vous intéresse dans ce lieu ? Ce que j’aime dans cette île de loisirs, c’est le mélange entre nature et artifice. Il y a quelque chose de l’ordre de l’impur. J’aurais beaucoup de mal à filmer un paysage très beau, un paysage provincial par exemple. C’est une île au milieu d’une zone très urbanisée, avec des frontières, des limites, avec un coin central, payant, et des coins plus périphériques, voire des endroits cachés à explorer. Le fait qu’au tout début du film ce soient des gamins qui nous y introduisent, ça donne tout de suite un sens au lieu. Et ce qu’il y a de beau, c’est quand les gens projettent un ailleurs. Là aussi, c’est assez enfantin. C’est comme se dire  : « Imagine que, là, on est dans la jungle ! » Par ailleurs, les exilés, ceux qui sont coupés de leurs racines, sont aussi dans une forme de projection. C’est plus troublant encore quand l’espace prend à l’image une dimension insoupçonnée. Il y a dans L’Île au trésor une séquence où un veilleur de nuit guinéen raconte les persécutions qu’il a subies. Plus on entre dans son récit, plus j’ai l’impression que le paysage se transforme. -> BOBINES



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